Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux partaient à la baisse jeudi après la publication d'une inflation à 7,5% sur un an en janvier pour les États-Unis, qui met un peu plus la pression pour un tour de vis de la Réserve fédérale américaine.

Après avoir oscillé autour de l'équilibre jusqu'à la publication de l'indice CPI, les marchés européens sont partis dans le rouge: Paris perdait désormais 0,41% après avoir perdu brièvement plus de 1%, Francfort 0,05%, Milan 0,23% vers 15H00 GMT. Londres montait de 0,22%. A Zurich, le SMI perdait 0,32%.

Aux États-Unis, Wall Street accusait aussi le coup: le Nasdaq, à dominante technologique, reculait de 0,65%, le S&P 500 de 0,48% et le Dow Jones de 0,24%.

L'inflation a continué de s'accélérer en janvier aux États-Unis pour atteindre 7,5% sur un an, son rythme le plus rapide depuis près de 40 ans. Les analystes s'attendaient à un chiffre un peu moins élevé.

En réaction à la publication, les rendements sur le marché souverain se sont de nouveau tendus. Le taux sur l'emprunt à 10 ans américain a dépassé brièvement la barre symbolique des 2%, ce qui n'avait pas été le cas depuis juillet 2019, contre 1,94% la veille. Le rendement à deux ans, plus sensible encore, s'envolait à 1,48%, contre 1,36% mercredi.

En Europe aussi, les taux remontaient, de quatre points de base sur le Bund allemand à 10 ans (0,25%) et de neuf points de base pour le taux italien à même échéance (1,87%).

L'indicateur met un peu plus la pression sur la Réserve fédérale américaine, qui cible désormais le ralentissement de la hausse des prix comme sa mission la plus urgente.

Un des moyens les plus utilisés pour l'obtenir est la hausse de ses taux directeurs, actuellement entre 0% et 0,25%. Un premier relèvement a été annoncé pour sa prochaine réunion en mars, mais son ampleur n'a pas été encore fixée, une hausse commune étant de 0,25 point.

"La probabilité d'une remontée des +Fed Funds+ de 50 points de base en mars est indiscutablement de plus en plus forte", estime l'économiste Véronique Riches-Flores.

L'information a éclipsé dans la tendance générale les nombreux résultats d'entreprises, comme Coca-Cola (+1,38%), Astrazeneca (+2,59%) ou encore TotalEnergies (-0,78%).

Uber surprend ___

Les marchés s'attendaient à d'énièmes pertes mais le géant des locations de voitures avec chauffeurs (VTC) a dégagé un bénéfice net de 892 millions de dollars au quatrième trimestre, signe que la rentabilité n'est plus une chimère. L'action Uber prenait 4,38% dans les premiers échanges.

L'Oréal déçoit ___

Le géant mondial des cosmétiques a connu une année 2021 "historique" avec un bénéfice net de 4,6 milliards d'euros mais "le marché s'attendait à des marges supérieures", explique Daniel Larrouturou, gérant actions chez Dôm Finance. Le titre perdait 2,41%. Le secteur du luxe à Paris était également mal orienté, de Hermès (-5,15%) à LVMH (-1,94%), tout comme Richemont (-2,43%) à Zurich ou Moncler (-1,82%) à Milan.

Delivery Hero dégringole ___

Delivery Hero chutait près de 30%. Le livreur de repas déçoit avec une marge opérationnelle ajustée (EBITDA) à -2,2%, malgré une hausse de 62% de son chiffre d'affaires en 2021.

Du côté du pétrole de l'euro et du bitcoin ___

Les prix du pétrole avançaient, au lendemain de la publication des données hebdomadaires sur les réserves américaines, plus basses que prévu, les investisseurs surveillant toujours les négociations sur le nucléaire iranien.

Vers 14H40 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril prenait 0,69% à 92,17 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars gagnait 0,90% à 90,46 dollars.

L'euro reculait (-0,20%) face au billet vert (à 1,1402 dollar) avec la perspective d'un resserrement monétaire accru aux États-Unis.

Le bitcoin reculait de 1,60% à 43.780 dollars.

afp/rp