Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers s'inquiètent jeudi des conséquences économiques de la fin de la politique "zéro Covid" de la Chine et du risque d'apparition d'un nouveau variant ou de nouvelles pressions inflationnistes.

Les Bourses européennes ont ouvert en repli: vers 08H15 GMT, Paris reculait de 0,53%, Londres de 0,67%, Francfort de 0,33% et Milan de 0,51%.

En Chine, Hong Kong a cédé 0,92% et Shanghai 0,44%.

La place de Tokyo a perdu 0,94%, suivant la tendance de Wall Street de la veille où les trois principaux indices ont tous lâché plus de 1% mercredi à l'issue d'une séance hésitante et marquée par la remontée des taux obligataires.

Si l'annonce par la Chine en début de semaine de la fin des quarantaines obligatoires à partir du 8 janvier avait d'abord été saluée par les marchés financiers, le risque de conséquences négatives commence à peser de plus en plus lourd.

Ce changement de paradigme après deux ans de politique "zéro-Covid" "était censé être une aubaine pour l'économie mondiale, une aide pour éviter une profonde récession et sauver l'appétit pour le risque des investisseurs après une année cruelle pour toute une série d'actifs financiers", commente Stephen Innes, analyste de SPI Asset management.

Mais en réalité cela "donne aux marchés un mal de tête inflationniste et une impression de déjà-vu, qui frappe de plein fouet les investisseurs las", selon lui.

Les Etats-Unis vont exiger un test Covid négatif pour tous les voyageurs en provenance de Chine en raison de l'explosion du nombre de cas dans ce pays et du "manque" d'informations communiquées par Pékin, ont annoncé mercredi les autorités sanitaires américaines, imitant ainsi des mesures déjà prises par d'autres pays comme le Japon et l'Italie.

De plus, plusieurs experts de la santé préviennent que l'explosion des cas conjuguée à la levée des mesures sanitaires en Chine constituent un terreau potentiel pour l'émergence de nouveaux variants.

Ce qui pourrait "en retour, ramener sur la table les mesures restrictives anti-Covid et affecter la croissance", prévient Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swiquote Bank.

Les cours du pétrole, très sensibles aux perspectives économiques, étaient ainsi en repli vers 08H15 GMT.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février perdait 1,42%, à 82,08 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, lâchait 1,44%, à 77,82 dollars.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des dettes souveraines européennes se stabilisent après avoir touché des plus hauts depuis plus de dix ans en début de semaine. Le taux de l'obligation de l'Etat allemand valait 2,48% vers 08H15 GMT.

Les volumes d'échanges sont réduits en pleine période de trêve des confiseurs et l'agenda de la fin de semaine est quasi vide, avec seulement le chiffre hebdomadaire du nombre d'inscrits au chômage aux États-Unis jeudi et un indice d'activité de la zone de Chicago attendu vendredi.

La tech chinoise souffre

Les valeurs technologiques de la place de Hong Kong ont reculé jeudi. Alibaba a cédé 2,68%, JD.com 5,38%, Baidu 3,36% et Xiaomi 3,21%.

Nouvelle production chez TSMC

Le géant taïwanais de la tech TSMC a déclaré jeudi avoir débuté la production de masse de micropuces de 3 nanomètres, les semi-conducteurs parmi les plus avancés du marché. A la Bourse de Taïwan, son action a perdu 1,11%.

Du côté des devises et du bitcoin

Le yen s'appréciait vers 08H10 GMT face à la plupart des autres devises après l'annonce d'achats d'obligations par la Banque du Japon, selon l'agence Bloomberg. La monnaie japonaise progressait de 0,58% à 133,69 yens pour un dollar.

L'euro grappillait quant à lui 0,18% face au billet vert à 1,0631 dollar pour un euro.

Le bitcoin était stable (+0,19%) à 16'550 dollars.

afp/buc