d'un Brexit

Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole rebondissaient vendredi en cours d'échanges européens, profitant d'un reflux du dollar alors que le spectre d'un éventuel Brexit semblait s'éloigner après le meurtre d'une députée pro-européenne jeudi dans le nord de l'Angleterre.

Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 48,07 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 88 cents par rapport à la clôture de jeudi.

Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet gagnait 65 cents à 46,86 dollars.

Les cours du Brent et du WTI, après être tombés jeudi au plus bas en cinq semaines et avoir terminé en baisse pour la sixième séance consécutive, reprenaient du poil de la bête vendredi dans un marché plus optimiste quant à l'issue du référendum concernant l'appartenance du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne (UE) le 23 juin.

La référence européenne du brut a en effet chuté jeudi jusqu'à 46,94 dollars, au plus bas depuis le 12 mai, tandis que son homologue américaine a plongé ce vendredi jusqu'à 45,83 dollars, un minimum depuis le 13 mai, avant de toutes deux se reprendre.

"Il y a eu un changement complet de l'humeur des investisseurs jeudi en fin d'échanges européens: les marchés boursiers ont résorbé leurs pertes, les rendements obligataires ont augmenté et le dollar s'est déprécié à nouveau", expliquaient les analystes de Commerzbank.

Plusieurs analystes estiment en effet que le meurtre d'une députée pro-Union européenne dans le nord de l'Angleterre jeudi a augmenté les chances d'un vote des Britanniques pour rester dans l'UE lors du référendum prévu la semaine prochaine, alors que les derniers sondages donnaient jusqu'à présent le camp pro-Brexit gagnant.

Jo Cox, parlementaire europhile de 41 ans, a été tuée par balles en pleine rue dans le village de Birstall, dans sa circonscription du nord de l'Angleterre, provoquant choc et émotion à travers le pays.

La campagne en vue du scrutin du 23 juin, jugée très agressive par de nombreux médias, a été suspendue jusqu'au week-end alors que le meurtrier aurait crié "Britain first" ("Le Royaume-Uni d'abord").

L'aversion générale au risque favorisée par les craintes d'une sortie du Royaume-Uni de l'UE semblait ainsi s'apaiser vendredi alors que les Bourses asiatiques et européennes repartaient à la hausse et que les investisseurs se détournaient à nouveau du dollar pour favoriser des investissements plus risqués.

Tout affaiblissement du dollar bénéficie en effet aux achats d'or noir, qui sont libellés en billets verts et donc rendus moins onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.

En dehors des turbulences macroéconomiques secouant actuellement les marchés, les experts de Commerzbank jugeaient toutefois que l'offre sur le marché pétrolier restait relativement resserrée: "non seulement les interruptions de production demeurent élevées mais la production décline encore davantage aux États-Unis également", où 500.000 barils par jour en moins ont été produits à la mi-juin par rapport à cinq mois plus tôt, soulignaient-ils.

"Dans le contexte d'un marché qui est équilibré à l'heure actuelle, nous ne voyons qu'un potentiel limité pour une correction supplémentaire", concluaient les analystes de Commerzbank.

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