New York (awp/afp) - Après des annonces sans surprise de la BCE, les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé jeudi, mais Wall Street est parvenu à terminer dans le vert grâce aux bons résultats d'entreprises et malgré des chiffres décevants sur l'emploi américain.

Après un début de séance dans le vert, les Bourses européennes ont ralenti en début d'après-midi. Paris (+0,36%), Francfort (+0,60%) et Milan (+0,53%) ont réussi à se maintenir dans le positif, tandis que Londres a perdu 0,43%. A Zurich, le SMI a perdu 0,37%.

La Bourse de New York a conclu en territoire positif après un démarrage hésitant à la suite de la publication de chiffres décevants d'inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis: le Dow Jones a grappillé 0,07%, le S&P 500 0,20% et le Nasdaq est monté de 0,36%.

Les marchés d'actions n'ont pas réagi outre mesure aux conclusions de la réunion de la BCE, qui a confirmé jeudi le cap expansif de sa politique monétaire, en accord avec la récente révision de sa cible d'inflation.

"La BCE va être ultra-accommodante pendant encore un moment", résume Michael Hewson, analyste chez CMC Markets UK.

Sans surprise, les taux à court terme vont demeurer bas tant que l'inflation ne se sera pas stabilisée à 2%.

Le plan d'urgence "PEPP" déclenché en mars 2020 face à la pandémie de Covid-19 conserve son enveloppe de 1.850 milliards d'euros, destiné à des achats de dettes.

La présidente de la BCE, "Christine Lagarde, a dit ce que le président de la Banque centrale américaine affirmait il y a un an: même si l'inflation perce au-dessus du seuil de 2%, elle ne réagira pas mécaniquement", explique à l'AFP Waldemar Brun-Theremin, gérant chez Turgot Asset Management.

Alors que "c'est de plus en plus difficile pour la Fed d'expliquer que l'inflation ne sera que transitoire, la BCE subit moins de pression sur l'inflation", ajoute-t-il, rappelant que la hausse des prix est moins élevée en Europe qu'aux Etats-Unis.

"La reprise de l'économie de la zone euro est en bonne voie", a déclaré Mme Lagarde lors d'une conférence de presse. "Mais le variant Delta constitue une source croissante d'incertitude."

Sur le marché obligataire, les taux d'emprunt baissaient nettement depuis les annonces de la BCE.

Le message est certes "accommodant (...) mais certains l'attendaient peut-être plus accommodant", avance Alexandre Baradez, analyste chez IG France, sur Twitter.

Facteur baissier des marchés actions: les inscriptions hebdomadaires au chômage ont enregistré une hausse inattendue aux Etats-Unis, "suscitant des inquiétudes concernant le rebond du marché de l'emploi", estime M. Hewson.

Alors que le nombre de chômeurs avait baissé la semaine précédente, le marché du travail américain semble toujours fragile malgré la reprise économique.

Commerzbank recule ___

Commerzbank (-1,02% à 5,45 euros), deuxième banque allemande, a annoncé qu'elle allait inscrire une dépréciation de 200 millions d'euros à son bilan du deuxième trimestre après l'abandon de l'externalisation d'une branche de transaction d'actions.

Unilever pénalisé par les prix ___

Le géant des cosmétiques et de l'agroalimentaire Unilever a enregistré une baisse de son bénéfice au premier semestre, à cause d'effets de change négatifs et d'une hausse des coûts. Son action a perdu 5,87% à 4.051 pence.

Daimler vers le tout électrique ___

Daimler a gagné 0,76% à 71,38 euros. Le constructeur automobile allemand sera prêt à passer au tout électrique avant 2030 et, pour y parvenir, va investir 40 milliards d'euros au cours de la décennie.

American Airlines en baisse malgré des bons résultats ___

La compagnie American Airlines a dégagé un bénéfice net trimestriel pour la première fois depuis le début de la pandémie, reflétant le retour des passagers avec l'avancée de la vaccination. Néanmoins, son titre a perdu 1,12%, emmenant avec lui Delta Air Lines (-1,32%) et United Airlines (-0,31%).

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin ___

Les prix du pétrole continuaient de progresser.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a pris 2,15% à 73,79 dollars à Londres par rapport à la clôture de mercredi.

A New York, le baril de WTI pour le même mois a progressé de 2,29% à 71,91 dollars.

Vers 19H00 GMT, l'euro reculait de 0,19% à 1,1771 dollar, après avoir atteint la veille un plus bas depuis début avril, à 1,1752 dollar.

Le bitcoin montait de 1,88% à 32.415 dollars.

afp/rp