Paris (awp/afp) - Les Bourses et les actions des banques rebondissent nettement lundi, avec un léger reflux des craintes sur le système bancaire après les mesures prises durant le week-end.

Les places boursières européennes évoluent dans le vert depuis leur ouverture, sans compenser pour autant leurs pertes de vendredi. Vers 13H45 GMT, Paris montait de 1,23%, Londres de 1,11%, Francfort de 1,51% et Milan de 1,70%. A Zurich, le SMI gagnait 1,53%.

A New York, le Dow Jones gagnait 0,87%, le Nasdaq 0,55% et le S&P 500 0,78% dans les premiers échanges.

L'indice des banques en Europe montait de 2%, dont un bond de 5,88% pour Deutsche Bank. Vendredi, il avait perdu 3,78%.

Aux États-Unis, la banque First Republic, sous pression depuis le début de la crise, grimpait de 27% dans les premiers échanges.

"Le week-end n'a pas apporté de nouvelles turbulences dans le secteur bancaire", se satisfait Craig Erlam, analyste d'Oanda. Vendredi, la situation de Deutsche Bank avait relancé les craintes sur l'ensemble du secteur bancaire européen, après le rachat in extremis de Credit Suisse.

Les nouvelles reçues ont même été positivement accueillies, notamment le rachat de "l'intégralité des dépôts et prêts" de Silicon Valley Bank (SVB), qui a fait faillite début mars, par la banque américaine First Citizens. L'action de cette dernière s'envolait de 46% dans les premiers échanges.

Sur le marché obligataire, les titres de dettes souveraines étaient délaissés au profit des actions, signe d'un regain d'intérêt pour les actifs plus risqués. Le taux d'intérêt de l'emprunt de l'État allemand à 10 ans, qui varie en sens inverse du prix de l'obligation, ressortait à 2,27% vers 13H40 GMT, contre 2,12% à la clôture de vendredi.

La crise est pour autant loin d'être terminée. "Les données de la réserve fédérale américaine montrent de fortes tensions sur le système" bancaire, malgré les assurances données par les autorités politiques, explique Vincent Boy, analyste d'IG France.

Pour nombre d'économistes, les difficultés rencontrées par les banques face à la remontée brutale des taux d'intérêt vont provoquer un durcissement des conditions de prêt bancaire et risquent de faire ralentir encore un peu plus l'économie.

Plus de la moitié d'un panel d'économistes américains s'attend à une récession aux États-Unis en 2023, et près des trois quarts d'entre eux voient l'inflation rester supérieure à 4% jusqu'à la fin de l'année, selon une enquête de la fédération d'économistes NABE publiée lundi.

Les banques dans le vert ___

En Europe, outre Deutsche Bank, les actions Commerzbank (+4,15%), BNP Paribas (+2,75%) ou encore Barclays (+3,17%) reprenaient des couleurs.

D'autres banques, comme Unicredit (+0,91%), Société Générale (+0,55%) ou Standard Chartered (+0,41%), étaient plus mitigées.

A Ryad, la Saudi National Bank a cédé 0,11%, après la démission du président du groupe, premier actionnaire de Credit Suisse avant son rachat par UBS. Il avait affirmé que SNB n'augmenterait pas sa part de 9,8% dans Credit Suisse, ce qui avait fait plonger le cours de l'action de la banque helvétique.

Novartis soigné ___

Le géant pharmaceutique suisse Novartis grimpait de 6,80% à Zurich, après avoir rapporté des résultats positifs concernant son médicament Kisqali utilisé dans le traitement du cancer du sein.

Sur les marchés du pétrole et des devises ___

Les prix du pétrole rebondissaient lundi. Le baril de Brent de mer du Nord pour livraison en mai gagnait 1,51% à 76,07 dollars, tandis que le baril de WTI américain à même échéance progressait de 1,69% à 70,43 dollars, vers 13H40 GMT.

Du côté des devises, l'euro gagnait 0,25% par rapport au dollar, à 1,0787 dollar pour un euro. Le franc suisse était recherché. Il valait 1,0913 dollar, en hausse de 0,37%.

afp/rp