Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers évoluaient à la baisse vendredi, s'apprêtant à finir la semaine sur une note négative en raison des anticipations de hausses des taux et de récession économique.

En Europe, Paris cédait 1,5%, Francfort reculait de 1,93%, Milan de 1,68%, Londres de 0,4% et Zurich 0,15% vers 10h00.

La Bourse de Tokyo a terminé en baisse de 1,11%, tandis qu'en Chine, Shanghai a cédé 2,30% et Hong Kong perdait 0,73% dans les derniers échanges, en dépit d'un rebond surprise des ventes de détail et de la production industrielle dans le pays en août.

Jeudi, Wall Street a terminé en baisse, après une série d'indicateurs mitigés et malgré un accord de principe signé afin d'éviter une grève du fret ferroviaire aux Etats-Unis.

Les investisseurs gardent leurs distances avec les placements à risque à quelques jours de la prochaine réunion de politique monétaire de la Banque centrale américaine, la Fed, qui devrait une nouvelle fois procéder à une forte hausse de ses taux directeurs après la publication d'une inflation plus élevée que prévu en août aux Etats-Unis.

Les anticipations des opérateurs concernant l'ampleur de cette hausse oscillent entre 75 et 100 points de base.

"La hausse des rendements à deux ans aux États-Unis, qui ont augmenté de 30 points de base rien que cette semaine", est une conséquence de ces paris et "la meilleure illustration" de l'intensification des inquiétudes des investisseurs, selon Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Sur le marché obligataire le taux d'intérêt de la dette américaine à deux ans a en effet grimpé à un niveau inédit depuis 2007. Vers 07H30 GMT il valait 3,90% et celui de la dette à dix ans 3,47%, contre 3,45% la veille.

"La bonne nouvelle pour l'inflation est que les craintes de récession vont probablement continuer à peser sur les prix de l'énergie, et enlever au moins un peu de pression des épaules de la Fed", rappelle Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Les prix du pétrole ont chuté de plus de 3% jeudi, affectés également par une déclaration du département américain de l'Energie, affirmant que la reconstitution des réserves stratégiques américaines de pétrole ne démarrera probablement pas avant fin 2023.

Vendredi vers 07H30 GMT, le baril de WTI américain avançait légèrement de 0,49% à 85,53 dollars et celui de Brent de la mer du Nord de 0,59% à 91,38 dollars.

Le gaz naturel européen perdait 4,33% à 205 euros le mégawattheure.

Vendredi, les investisseurs prendront connaissance du chiffre définitif d'inflation en août en zone euro, qui devrait confirmer la première estimation de +9,1% sur un an, et de l'indice de confiance des consommateurs américains de l'Université du Michigan.

L'arrivée à échéance de nombreux produits boursiers dérivés pourrait de plus provoquer une volatilité accrue au cours de cette séance.

Les postiers en manque de colis

La société américaine Fedex a transporté moins de lettres et paquets que prévu cet été et a en conséquence retiré jeudi ses prévisions pour l'année et engagé des mesures d'économies, faisant plonger de plus de 16% le cours de son action dans les échanges électroniques d'entre séances à Wall Street.

Cet avertissement sur résultats entraînait les valeurs européennes du secteur: Deutsche Post chutait de 5,80% à Francfort, Royal Mail de 6,92% à Londres, BPost de 3,52% à Bruxelles et Austria Post de 3,05% à Vienne.

Les géants du transport Maersk (-4,43% à Copenhague) et Kuehne+Nagel (-2,64% à Zurich) étaient pénalisés également.

Uniper perd au change

Le géant allemand du gaz Uniper tombait de 7,45%. Dans le bras de fer énergétique entre Berlin et Moscou, une nouvelle étape a été franchie vendredi avec la mise sous tutelle par l'Allemagne des activités dans le pays du géant russe Rosneft, afin de "sécuriser" son approvisionnement en pétrole brut.

Du côté des devises et du bitcoin

L'euro perdait 0,15% face au billet vert, à 0,9986 dollar pour un euro, vers 07H30 GMT.

Le bitcoin était stable (-0,41%) à 19.770 dollars.

afp/lk