Monde (awp/afp) - Les marchés mondiaux marquaient une pause mercredi, au lendemain d'une séance dynamique, digérant la salve de résultats et s'inquiétant d'un nouvel épisode de tensions entre les Etats-Unis et la Chine.

Les places européennes évoluaient un peu en-dessous de l'équilibre lors des premiers échanges: Paris perdait 0,10%, Londres 0,22%, Francfort 0,26% et Zurich 0,26% vers 10h40

Même si les investisseurs restent avant tout concentrés sur l'analyse des résultats des entreprises, plusieurs informations macro-économiques ont pu tempérer leurs ardeurs.

Ainsi, la croissance allemande n'est attendue qu'à 2,6% en 2021, moins forte que prévu, selon le ministre de l'Economie Peter Altmaier. En France, le moral des ménages, élément qui influe sur la consommation, le moteur de la croissance en Europe, est reparti à la baisse en octobre, selon les chiffres officiels.

L'humeur en Asie est aussi tempérée. Après une nette progression la veille, la place japonaise est restée stable (-0,03%) alors que Hong Kong perdait 1,68% et Shanghai 1,31% dans les derniers échanges.

"Une fois de plus, la Chine semble être le coupable" de la mauvaise tendance, "même si tout n'est pas que de sa faute", décrit un analyste d'Oanda.

D'une part, le nombre de contaminations au Covid-19 reste au-dessus de plusieurs dizaines dans tout le pays, laissant craindre de nouvelles mesures drastiques comme le confinement de la ville de Lanzhou (nord-ouest) et de ses quatre millions d'habitants prononcé mardi.

Par ailleurs, les tensions avec les Etats-Unis resurgissent, alors que le régulateur américain a révoqué mardi l'autorisation d'opérer aux Etats-Unis de la filiale locale de China Telecom, évoquant des risques "significatifs" pour la sécurité nationale.

Enfin, dans le dossier du géant de l'immobilier chinois Evergrande, qui croule sous les dettes et qui doit régler d'ici samedi un second versement non payé en septembre, de 47,5 millions de dollars, Pékin a demandé à son patron, le milliardaire chinois Xu Jiayin, de puiser dans sa fortune personnelle, affirme l'agence Bloomberg.

Les investisseurs doivent en outre digérer les nombreux résultats d'entreprises, évaluant la résistance de celles confrontées à l'inflation, aux pénuries et à la hausse du prix des matières premières.

Aux Etats-Unis, Alphabet (maison mère de Google) et Microsoft ont dépassé les attentes des investisseurs au troisième trimestre, alors que Twitter a fait état de revenus publicitaires résistants.

La tech fait une pause mercredi avant Amazon et Apple jeudi, mais d'autres grands noms américains, comme McDonald's ou Boeing, sont attendus.

Mauvaise passe pour les banques européennes

La première banque allemande Deutsche Bank, en cours de restructuration, a confirmé ses objectifs d'ici 2022 et annoncé un bénéfice de 194 millions d'euros, en hausse annuelle de 7%, mais elle était sanctionnée par les investisseurs (-3,38% à 11,49 euros).

La géant bancaire espagnol Banco Santander a dégagé un bénéfice net de 2,17 milliards d'euros au troisième trimestre, grâce notamment à de bonnes performances au Royaume-Uni, insuffisant néanmoins pour les marchés (-2,77% à 3,26 euros).

Worldline déçoit

Le spécialiste français des paiements électroniques Worldline chutait de 5,89% à 61,57 euros, après avoir perdu plus de 10% dans les premiers échanges, au lendemain de ses résultats et de l'annonce de son souhait de céder à court terme son activité de terminaux de paiement.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Les prix du pétrole reculaient nettement avant la publication du rapport hebdomadaire sur les stocks américains de brut, après avoir tutoyé des sommets la veille.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre perdait 1,08% à 85,47 dollars, tandis que le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le même mois diminuait de 1,30% à 83,55 dollars vers 09H40.

L'euro gagnait un peu de terrain (+0,11%) face au billet vert à 1,1609 dollars.

Le bitcoin reculait de 3,27% à 60.070 dollars, dans le bas de sa fourchette depuis la mi-octobre.

afp/rp