Paris (awp/afp) - Les marchés européens se montraient rassurés par le ralentissement de l'inflation en France dans la foulée du tassement des prix en Allemagne et par un petit rebond que Wall Street pourrait tenter à la suite de sa pire année depuis 2008.

Les places européennes enchaînaient une troisième séance consécutive de hausse: Paris gagnait 1,77%, Francfort 1,66%, Madrid 1,56%, Milan 1,34% et Londres 0,72% vers 12H10 GMT. En Suisse, où l'inflation a également reculé, l'indice vedette SMI montait de 1,28%.

Wall Street devrait tenter de rebondir à l'ouverture. Le contrat à terme du Dow Jones prenait 0,34%, celui du S&P 500 0,33% et celui du Nasdaq 0,53%.

Plus tôt, Asie a été partagée entre un net recul à Tokyo (-1,45%) et un bond de plus de 3% à Hong Kong, portée par les valeurs de la tech et emballée par la perspective de nouvelles mesures budgétaires pour soutenir l'économie chinoise, notamment le fait que "Pékin aurait envisagé d'étendre les mesures de soutien aux promoteurs immobiliers", écrit Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades.

Cette vague d'optimisme, qui déferle en Europe depuis le début de l'année, a pris forme grâce au reflux des rendements obligataires et des prix du gaz naturel, combiné au tassement de l'inflation en Allemagne et en France en décembre.

L'inflation française a ralenti plus qu'attendu au mois de décembre, à 5,9% sur un an, contre 6,2% en novembre, selon l'estimation provisoire publiée par l'Insee mercredi. Une bonne surprise après l'annonce la veille d'un taux d'inflation allemand ramené sous la barre des 10% pour la première fois depuis août dans la première économie d'Europe.

Le rendement français de l'emprunt à 10 ans tombait ainsi à 2,79%, un fort repli par rapport au 3,09% de vendredi à la clôture, un record depuis 10 ans.

Les investisseurs vont désormais se tourner vers les États-Unis, avec la publication de l'indice manufacturier ISM de décembre et celle du compte-rendu de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed), avant le très attendu rapport sur l'emploi vendredi.

La Fed relève depuis mars ses taux pour ralentir l'activité économique en espérant juguler la forte inflation. En décembre, elle a relevé son principal taux directeur d'un demi-point de pourcentage et prévenu qu'il n'était pas encore temps de s'arrêter là.

Banques et luxe en forme

Les valeurs bancaires montaient énergiquement à Paris (Société Générale +2,73%, BNP Paribas +3,30%), à Francfort (Deutsche Bank +4,72%, Commerzbank +4,27%), à Londres (HSBC Holdings +2,08%, Barclays +1,77%) et Milan (Unicredit +3,12%, Banca Monte dei Paschi +3,21%).

Le luxe conservait lui aussi sa vigueur grâce aux nouvelles venues de Chine, avec une hausse de plus de 3% pour le trio LVMH/Hermes/Kering, poids lourd de la cote parisienne. A Londres, Burberry grimpait de 4,79% vers 11H55 GMT.

Pétrole, gaz et dollar en repli

Les prix du pétrole poursuivaient leur recul mercredi, les inquiétudes autour de la situation sanitaire de la Chine s'intensifiant alors que la deuxième économie mondiale est en proie à une importante vague de Covid.

Vers 11H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, perdait 2,47%, à 80,07 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février, baissait aussi de 2,47%, à 75,03 dollars.

Le contrat de référence du gaz naturel européen, le TTF néerlandais pour livraison en février, poursuivait son recul (-4,04%) à 69,39 euros le mégawattheure, au plus bas depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, fin février.

Le dollar perdait mercredi ses gains de la veille face à la livre et à l'euro, la valeur refuge souffrant de l'appétit pour le risque du marché après l'inflation en France et avant les minutes de la Fed.

Vers 11H40 GMT, le billet vert perdait 0,57% à 1,0608 dollar pour un euro et 0,79% à 1,2063 dollar pour une livre.

L'or, traditionnellement considéré comme une valeur refuge, profitait de la baisse du dollar et montait de 1,16% à 1.861 dollars l'once, après être monté à 1.865,12 dollars, un sommet depuis juin.

afp/al