New York (awp/afp) - Les marchés boursiers ont conclu en léger recul mardi au cours d'une séance estivale marquée par des volumes d'échanges réduits et de mauvais résultats d'entreprises de la "tech", les investisseurs se préparant également à la publication des chiffres de l'inflation américaine mercredi.

A New York, le Nasdaq a plombé la séance, tiré vers le bas par le secteur des semi-conducteurs, du fait de plusieurs avertissements sur la demande immédiate en composants électroniques.

L'indice Nasdaq à forte coloration technologique a lâché 1,19%, le Dow Jones 0,18% et l'indice élargi S&P 500 0,42%.

Nvidia (-3,97%), un fabricant de semi-conducteurs spécialisé dans les cartes graphiques, a averti lundi soir que son deuxième trimestre allait subir un "ralentissement significatif du côté des jeux vidéo".

Mardi, c'était au tour de Micron Technology (-3,74%) d'annoncer que ses résultats pourraient s'inscrire en dessous de ses prévisions.

En Europe, Francfort a cédé 1,12%, Milan 1,05% et Paris 0,53%. Il faut toutefois noter la faiblesse des volumes d'échanges qui a tendance à exacerber les variations. A Zurich, le SMI a cédé 0,30%.

Londres, qui a connu des volumes d'échanges plus élevés, a terminé proche de l'équilibre (+0,08%).

Dans le sillage de Nvidia, "un cortège de nouvelles décevantes du côté de la +tech+, a pesé sur l'humeur des marchés", a souligné Jacques-Aurélien Marcireau, coresponsable gestion actions chez Edmond de Rothschild AM et responsable des investissements technologiques.

Il a notamment pointé du doigt le japonais Tokyo Electron (-8,25%) qui a fait état "d'une baisse de la demande, annonçant des mois difficiles" pour les produits numériques comme les smartphones ou les ordinateurs portables.

"Au cours de la pandémie de Covid-19, il y a eu une très forte augmentation de la demande", "les ménages redirigeant leur pouvoir d'achat" vers ces produits, explique M. Marcireau selon qui à présent, le marché se normalise.

L'indice des prix à la consommation (CPI) de juillet aux États-Unis, attendu mercredi, concentre l'attention des investisseurs cette semaine, car il pourrait donner le ton de l'attitude à venir de la Banque centrale américaine, la Fed.

"Les investisseurs sont persuadés que l'inflation aux États-Unis a peut-être atteint son pic le mois dernier", note Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

"Un chiffre conforme aux attentes, ou idéalement plus faible, devrait calmer les anticipations de hausses de taux de la part de la Fed, tandis qu'un chiffre supérieur aux attentes ou (...) supérieur aux 9,1% du mois dernier provoquerait une nouvelle onde de choc sur le marché", prévient Mme Ozkardeskaya.

Jacques-Aurélien Marcireau est pour sa part "perplexe" face au comportement des marchés et partisan de "prendre ses distances avec des indicateurs d'un mois d'été", moins pertinents pour juger de la santé de l'économie et qui pourraient ne pas être pris en compte par la Fed autant que l'imaginent les investisseurs.

La "tech" recule ___

En Europe, le secteur de la "tech" a fortement reculé, pénalisé notamment par des taux d'emprunt souverains en hausse. A Paris, STMicroelectronics a terminé en baisse de 5,23%, Delivery Hero de 6,07% à Francfort ou ASML de 5,39% à Amsterdam.

Les entreprises technologiques, qui connaissent de fortes croissances, ont besoin de taux d'intérêt bas pour les financer. Conséquence des interrogations du marché concernant la politique future de la Fed, le taux américain à 10 ans était en hausse à 2,77%, contre 2,757 à la clôture lundi, et le rendement de la dette allemande à 10 ans a terminé à 0,914%, contre 0,891% en fin de séance la veille.

Mauvaise mine pour Novavax ___

L'action du groupe pharmaceutique américain Novavax a fondu de 29,64% après la publication de ses prévisions pour l'année 2022 lestée par une demande décevante pour son vaccin contre le Covid-19.

Du côté du pétrole et des devises ___

Les prix du pétrole étaient hésitants, après avoir progressé plus tôt dans la journée dans la foulée de l'interruption des livraisons de pétrole russe à trois pays européens via l'Ukraine.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a lâché 0,35% à 96,31 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre a glissé de 0,28% à 90,50 dollars.

L'euro ne progressait plus que de 0,08% face au billet vert, qui est remonté en cours de séance dans l'expectative de l'inflation américaine à 1,0205 dollar.

Le bitcoin se repliait de 4,22%, à 23.056 dollars.

afp/rp