New York (awp/afp) - Les marchés boursiers se sont montrés divisés jeudi, les Banques centrales captant l'attention des investisseurs, rassurés par de bons résultats d'entreprises, mais à l'affût de la moindre statistique économique.

Après avoir nettement rebondi mercredi, Wall Street a terminé en ordre dispersé et sur la réserve avant les chiffres sur l'emploi attendus vendredi. Le Dow Jones a cédé 0,26%, le Nasdaq est monté de 0,41%, le S&P 500 a grappillé 0,08%.

En Europe, Paris a gagné 0,64%, Francfort 0,55%, Milan 0,31% et Londres a terminé stable (+0,03%). A Zurich, le SMI a gagné 0,21%.

"Les bons résultats trimestriels des entreprises écartent les craintes d'un ralentissement économique ces dernières semaines, même si le marché obligataire aux États-Unis envoie des signaux de récession de plus en plus clairs", a relevé Jochen Stanzl de CMC Markets. Les rendements obligataires américains à dix ans fléchissaient à 2,68% contre 2,70% la veille.

Consciente des risques pour la croissance, la Banque d'Angleterre a néanmoins procédé à la plus forte hausse de ses taux directeurs depuis 1995, une mesure drastique pour contrer l'inflation que la banque centrale voit désormais dépasser 13% sur un an en octobre.

L'institution a dans le même temps révisé à la baisse ses prévisions de croissance au Royaume-Uni et prévoit "une contraction de la production chaque trimestre" entre les trois derniers mois de 2022 et les trois derniers de 2023.

Cela "revient à dire qu'elle s'attend à une récession longue et douloureuse tout au long de l'année 2023, et au pire ralentissement économique depuis 2008", résume Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Ces perspectives plombaient la livre, le marché obligataire et les cours du pétrole.

La devise britannique perdait 0,60% face à l'euro à 84,18 pence vers 18H00 GMT. Face au dollar, l'euro prenait lui 0,77% à 1,0244 dollar.

Du côté des taux, les rendements souverains européens baissaient. Le taux de la dette du Royaume-Uni à deux ans est même supérieur à celui de la dette à sept ans, un fait jugé comme annonciateur d'une récession par de nombreux experts.

Ce qui pourrait refléter "des inquiétudes quant à la détérioration des perspectives de croissance, une moindre confiance dans l'engagement de la BoE à lutter contre l'inflation, une réduction de son bilan moins agressive que prévu", ou les trois, selon Oliver Blackbourn, gérant de portefeuille diversifié chez Janus Henderson Investors.

Le marché du pétrole était aussi empreint de ces craintes de récession. Le pétrole WTI américain est repassé sous les 90 dollars le baril, un plus bas depuis février avant l'invasion russe de l'Ukraine.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre a lâché 2,33% à 88,54 dollars.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a chuté de 2,74% à 94,12 dollars.

Les investisseurs attendent désormais les chiffres de l'emploi américain, qui seront publiés vendredi, pour anticiper les prochaines actions de la Banque centrale américaine (Fed).

Si les prochains chiffres de l'inflation et de l'emploi soutiennent l'argument d'un ralentissement de ses hausses de taux, "nous pourrions cesser d'entendre ces appels" à vendre les actions, estime Edward Moya, analyste d'Oanda.

Sortie de route pour Rolls-Royce ___

Le groupe industriel britannique Rolls-Royce, a dégringolé de 8,51% à Londres après avoir vu son résultat net replonger lourdement dans le rouge au premier semestre.

Lufthansa redécolle ___

Lufthansa (+5,72%), tiré par sa branche de fret, a réalisé au deuxième trimestre son premier bénéfice net depuis la pandémie de Covid-19 et prévoit pour 2022 un résultat opérationnel d'au moins 500 millions d'euros.

Zalando aussi a réussi à convaincre les investisseurs en espérant pouvoir afficher un meilleur bilan au second semestre. Le titre a pris 13,78% mais perd 55% depuis le début de l'année.

Meta va emprunter pour la première fois ___

Meta (Facebook) a annoncé son intention de lancer un emprunt et d'avoir, pour la première fois de son histoire, recours à l'endettement pour se développer. Le titre du groupe de Mark Zuckerberg est monté de 1,05% à 170,57 dollars mais cédait 0,18% dans les échanges électroniques après la clôture.

Du côté du bitcoin ___

L'action de la plateforme d'échange de cryptomonnaies Coinbase a décollé de 10,01% à Wall Street après l'annonce d'un partenariat avec le gestionnaire d'actifs Blackrock, qui va permettre à ses clients institutionnels d'acheter et de vendre des bitcoins.

Le bitcoin perdait 3,32% à 22.552 dollars.

afp/rp