New York (awp/afp) - Les Bourses mondiales se sont enfoncées dans le rouge et les taux obligataires américains ont nettement remonté après le ton sévère employé par Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), devant le Sénat américain.

Après une ouverture stable, Wall Street a sévèrement chuté, le Dow Jones finissant en baisse de 1,72%, le Nasdaq de 1,25% et l'indice élargi S&P 500 de 1,53%.

Les Bourses européennes ont aussi basculé dans le négatif. Après la clôture, Paris a cédé 0,46%, Francfort 0,60%, Milan 0,67% et Londres 0,13%. A Zurich, le SMI a cédé 0,75%.

"Les données économiques les plus récentes sont plus fortes que prévu, ce qui suggère que le niveau final des taux directeurs sera susceptible d'être plus élevé que prévu", a déclaré Jerome Powell.

Autrement dit, l'économie reste en surchauffe et le principal taux directeur de la Fed pourrait continuer son ascension au-delà de 5,1%, niveau auquel les responsables de la Fed le voyaient s'arrêter, selon leurs dernières prévisions publiées en décembre.

Alexandre Baradez, analyste d'IG France, juge ces déclarations "assez logiques compte tenu de la teneur des chiffres publiés ces dernières semaines et de la persistance de l'inflation, notamment dans les services".

Le président de la Fed a aussi prévenu que les taux pourraient rester élevés "pendant un certain temps".

Sur le marché obligataire, le taux de la dette américaine à deux ans a bondi et est passé au-dessus de la barre des 5%, au plus haut depuis 2007.

Le taux d'emprunt à dix ans des Etats-Unis s'est aussi tendu, repassant temporairement au-dessus des 4%, mais moins que celui à deux ans.

Résultat: le phénomène dit d'inversion de la courbe des taux, qui signifie que les taux à court terme sont supérieurs à ceux à long terme, et qui est souvent considéré comme annonciateur d'une récession économique, s'est accentué.

Les taux européens redescendaient pour leur part légèrement de leurs pics atteints lundi.

Le marché des devises réagissait vivement aussi: vers 21H45 GMT, le dollar grimpait de 1,24% face à l'euro, à 1,0549 dollar pour un euro, et de 1,65% face à la livre à 1,1827 dollar pour une livre britannique, au plus haut depuis novembre.

La prochaine réunion du comité de politique monétaire de la Fed est prévue les 21 et 22 mars.

Du côté des matières premières ___

Les prix du pétrole chutaient face à la perspective de nouvelles hausses des taux d'intérêt qui font grimper le dollar, devise dans laquelle sont vendus les barils, et pourraient affecter négativement la croissance économique mondiale.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a perdu 3,4%, pour finir à 83,29 dollars et le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en avril, a lâché 3,6%, pour clôturer à 77,58 dollars.

Les valeurs des secteur pétrolier et minier reculaient également en conséquence.

TotalEnergies a cédé 0,51% à Paris, BP 0,16% et Shell 0,06% à Londres, ExxonMobil 1,93% et Chevron 1,29% à New York.

Anglo American a perdu 2,75%, Glencore 4,58%, Antofagasta 2,90% à Londres. A Paris, ArcelorMittal a reculé de 1,84% et Eramet de 4,45%.

Vonovia perquisitionné ___

Le plus grand groupe immobilier allemand Vonovia a été perquisitionné mardi à son siège, la police enquêtant sur des soupçons de corruption, d'abus de confiance et d'escroquerie, a rapporté la presse allemande, qui relate aussi l'arrestation de quatre personnes. Le groupe aurait conclu des accords anticoncurrentiels lors d'appels d'offres afin d'attribuer un contrat à une société spécifique. Le titre a perdu 5,63% à Francfort.

Aston Martin démarre en trombe ___

Le britannique Aston Martin a grimpé de 7,57% à Londres, son titre étant dopé depuis plusieurs jours par des résultats jugés solides et un début de saison rutilant en Formule 1, avec la troisième place de son pilote espagnol Fernando Alonso dimanche au GP de Bahreïn.

JetBlue contrarié dans ses plans ___

La compagnie aérienne américaine JetBlue a lâché 2,86% alors que le ministère de la Justice cherche à bloquer le rachat de sa rivale Spirit (+4,71%) au motif qu'un rapprochement conduirait à des prix plus élevés pour les passagers.

Les autres grandes compagnies ont dans la foulée grimpé, American prenant 1,49%, Delta 1,59% et United 2,99%.

afp/rp