Avec clôture du pétrole et de Wall Street

NEW YORK (awp/afp) - Les Bourses mondiales ont progressé vendredi et l'appétit pour le risque retrouvé faisait également reculer un peu le dollar mais pour autant, le contexte de perspectives économiques dégradées et d'incertitude géopolitique n'a pas changé.

En Europe, la Bourse de Paris a gagné 1,41% et Francfort 1,43% au lendemain du relèvement de taux de la Banque centrale européenne (BCE). Londres a pris 1,23% au lendemain du décès de la reine Elizabeth II, mais sera fermée le jour de son enterrement, qui sera férié au Royaume-Uni.

En raison de cette disparition, la Banque d'Angleterre a annoncé que sa réunion de politique monétaire, dont la décision devait être publiée jeudi en pleine flambée d'inflation au Royaume-Uni, allait être décalée d'une semaine.

Les indices européens ont signé leur première progression hebdomadaire depuis quatre semaines mais restent tributaires de l'évolution de la guerre en Ukraine, des prix du gaz, de l'impact de l'inflation sur la croissance et sur les résultats d'entreprises.

Même tendance propice à la Bourse de New York, où le Dow Jones a gagné 1,19%, l'indice Nasdaq a pris 2,11%, et l'indice élargi S&P 500, 1,53%.

L'indice des actions mondiales MSCI progressait sur la semaine, après trois replis successifs.

Autre signe d'une confiance retrouvée des investisseurs, le dollar, considéré comme une valeur refuge, était un peu délaissé après avoir atteint des records de plusieurs décennies contre de nombreuses grandes monnaies cette semaine.

Angelo Kourkafas, d'Edward Jones, voit dans cette embellie des marchés la fin de la digestion par les investisseurs d'une série de déclarations offensives des membres de la Réserve fédérale (Fed) et d'une nouvelle vague de hausses de taux par plusieurs autres banques centrales.

"Tous ces commentaires ont fini par être absorbés à la fois sur le marché obligataire et les actions", a avancé le gérant.

La place new-yorkaise a aussi relevé le ralentissement de l'inflation en Chine en août ainsi que la révision à la baisse, par certains économistes, de leurs prévisions d'inflation aux États-Unis.

Le "breakeven rate", soit la différence entre le rendement des obligations indexées sur l'inflation et celui des obligations ordinaire de même échéance est encore descendu vendredi, à son niveau le plus bas depuis un mois et demi.

Cette différence est censée refléter l'opinion du marché sur l'évolution de l'inflation.

Le thème restera central la semaine prochaine, avec la publication, mardi, de l'indice des prix CPI pour août, qui renseignera sur la trajectoire de l'inflation aux États-Unis.

Les matières premières dans le vert

Les espoirs de relance en Chine profitaient au secteur des matières premières : à Paris, ArcelorMittal a gagné 1,28%. À Londres, Anglo American avançait de plus de 4% comme BHP Group dans les derniers échanges.

Le rebond des cours de l'or noir et de plusieurs métaux après des semaines de déprime a bénéficié aux valeurs pétrolières de Wall Street comme EOG Resources (+4,27%) ou Marathon Oil (+2,89%), ainsi qu'à l'a minière Freeport-McMoRan (+5,06%) ou l'aciériste US Steel (+3,83%).

Les banques moissonnent

Déjà en haut de l'affiche jeudi, les valeurs bancaires continuaient de récolter les fruits de la hausse des taux : Société Générale a pris 2,88%, BNP Paribas 2,61% à Paris.

Le gaz décroche, le pétrole progresse

Les ministres européens de l'Énergie se sont dits favorables vendredi à une série de mesures d'urgence pour enrayer la flambée des factures de gaz et d'électricité, évoquant même un plafonnement du prix des importations de gaz de l'UE.

En net recul depuis son pic de la fin août, le prix du gaz naturel européen sur le marché qui fait référence, le TTF néerlandais, baissait de 6,14% à 207 euros le mégawattheure.

Les cours du pétrole ont enchaîné une seconde séance de hausse soutenue vendredi, grâce à la poursuite d'un rebond technique, un regain d'appétit pour le risque, le repli du dollar et des craintes sur l'offre.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a escaladé de 4,13%, pour clôturer à 92,84 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en octobre, il a lui pris 3,89%, pour finir à 86,79 dollars.

bur-pan-tu/b