Londres (awp/afp) - Le prix du baril de WTI a franchi lundi 85 dollars pour la première fois depuis octobre 2014 à la faveur de déclarations du ministre saoudien de l'Energie ce week-end qui laissent peu de place à une augmentation prochaine de l'offre de la part de l'Opep+.

Vers 13H35 GMT (15H35 à Paris), le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en décembre s'appréciait de 1,59% par rapport à la clôture de vendredi, à 85,09 dollars.

Il est monté quelques instants auparavant à 85,38 dollars, passant la barre de 85 dollars pour la première fois depuis octobre 2014.

Le Brent de la mer du Nord pour livraison au même mois engrangeait de son côté 0,98%, à 86,37 dollars à Londres après avoir atteint 86,53 dollars, un sommet depuis octobre 2018.

"La crise est en quelque sorte contenue mais elle n'est pas encore terminée, nous devons faire attention à ne pas prendre les choses pour acquises", a expliqué samedi le ministre saoudien de l'Energie Abdelaziz ben Salmane.

"En d'autres termes, il ne faut pas s'attendre à une nouvelle augmentation de l'offre au-delà du niveau prévu de la part de l'Opep+ dans un avenir proche", traduit Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank.

Le cartel de producteurs composé des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de leurs alliés via l'accord Opep+ suit une stratégie d'augmentation graduelle mais timide - de l'ordre de 400.000 barils par jour chaque mois - de la production d'or noir après l'avoir drastiquement sabrée dès les premiers mois de la pandémie.

Or la reprise de la demande est forte. Les analystes de Goldman Sachs ont estimé dans une note dimanche qu'elle "atteindrait bientôt son niveau d'avant le Covid-19, soit 100 millions de barils par jour".

M. ben Salmane interviewé par Bloomberg en marge du forum "Saudi Green Initiative", a illustré sa prudence en arguant une présence toujours active du virus dans certaines parties du monde, citant en exemple la Russie.

Moscou se prépare en effet à une fermeture de onze jours de tous ses services non essentiels à compter de jeudi, dans l'espoir d'endiguer la grave flambée de l'épidémie de Covid-19 qui frappe le pays.

Ces déclarations du chef de file de l'alliance ont dynamisé les cours du brut "dès le début des échanges asiatiques", constatait plus tôt dans la journée Jeffrey Halley, de Oanda, une tendance qui s'est accentuée à l'heure où les investisseurs américains commencent leur journée.

Le ministre du Pétrole du Nigeria Timipre Sylva, interviewé également par Bloomberg en marge du forum, est allé dans le sens d'Abdelaziz ben Salmane, jugeant que le marché était "encore trop fragile" pour envisager une hausse plus franche de la production du groupe dont il fait aussi partie.

afp/rp