Lausanne (awp) - Confiant après une année 2022 fructueuse en dépit d'un environnement turbulent, l'énergéticien vaudois Alpiq entend se réorganiser et investir massivement pour parer à toute éventualité économique, géopolitique et climatique.

"Les mesures prises durant la crise énergétique ont bien positionné l'entreprise sur le plan financier et opérationnel et ont renforcé sa capacité de résistance face aux futures turbulences du marché," a expliqué jeudi en conférence de presse la directrice générale Antje Kanngiesser.

Le groupe a vu son bénéfice net atteindre 111 millions de francs suisses en 2022 après avoir accusé une perte nette de 271 millions lors de l'exercice précédent, selon le rapport annuel.

Les effets négatifs des garanties de couverture ont pesé à hauteur de 250 millions de francs suisses sur le résultat net. La performance du Fonds de désaffectation pour les installations nucléaires et du Fonds de gestion des déchets radioactifs (STENFO) a également eu un effet comptable négatif considérable, de 276 millions.

Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) a rebondi à 346 millions de francs suisses, après une perte de 77 millions l'année précédente. Corrigé des effets exceptionnels, l'Ebitda a augmenté de 52% à 473 millions, détaille le directeur financier Luca Baroni.

"Nous avons pu limiter les risques de liquidités pour contrer les risques prévisibles," ajoute Mme Kanngiesser. Au 31 décembre, les liquidités ont été portées à 1,5 milliard de francs suisses. Le flux de trésorerie s'est établit à 734 millions, soit 1 milliard de plus qu'en 2021.

Durant la période sous revue, l'entreprise lausannoise a doublé son chiffre d'affaires à 14,6 milliards de francs suisses en 2022.  

L'endettement net s'est réduit à 107 millions, après 675 millions à fin 2021. Le taux de fonds propres a reculé à 24%, après 26,2% en 2021.

Le conseil d'administration ne proposera pas de dividende pour la deuxième année consécutive.  

Investir pour limiter les risques

"Le marché sur lequel opère Alpiq devrait rester volatil," prévient la direction.  

Sur la carte géopolitique, "le manque de livraisons de gaz russe a révélé une dépendance et un déficit de sécurité d'approvisionnement," déclare Mme Kanngiesser. Sur la carte météo, "le manque de précipitation rend la Suisse dépendante à l'énergie hydraulique." Enfin, la hausse de prix des énergies s'ajoute à la liste de problématiques du groupe.

En marge de la publication de ses résultats, la société a annoncé jeudi la nouvelle réorganisation de ses trois divisions. "Plus transparente", la structure de gestion (Suisse, International et Trading) devient une structure basée sur la chaîne de valeur (Actifs, Négoce et Origination).

Pour 2023, le groupe prévoit une nouvelle performance opérationnelle favorable et compte investir plus de 1 milliard de francs suisses dans les énergies renouvelables en Suisse, "notamment au développement des projets hydroélectriques, au stockage et à la construction de parcs éoliens."

Le parc éolien Tormoseröd, situé en Suède, devrait être achevé dans le courant de l'année.

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