(Actualisé avec Renault §6)

par Josh Horwitz, Heekyong Yang et Sumeet Chatterjee

SHANGHAI/SEOUL/HONG KONG, 28 janvier (Reuters) - Plusieurs grandes entreprises internationales, comme Facebook ou la banque HSBC, ont décidé de limiter voire d'interdire les voyages en Chine en raison de l'épidémie de coronavirus dont le bilan dépasse désormais les 100 morts.

Des compagnies aériennes ont pour leur part annulé des vols ou suspendu des liaisons alors qu'un nombre croissant de pays conseillent à leurs ressortissants de ne plus se rendre non seulement dans la province de Hubei et sa capitale Wuhan, foyer de l'épidémie, mais aussi dans tout le reste de la Chine.

Les Etats-Unis ont ainsi invité lundi les Américains à "reconsidérer" toute visite prévue en Chine tandis que la Corée du Sud a relevé mardi son niveau d'alerte pour les voyages dans ce pays.

La France recommande pour sa part "fortement (...) de reporter tout déplacement à Wuhan et dans toute la province de Hubei", selon un message du Quai d'Orsay.

Plusieurs multinationales françaises, dont PSA et Renault, ont implanté des usines à Wuhan, bassin industriel et commercial du centre de la Chine.

Une porte-parole de Renault a annoncé que la production dans son usine de Wuhan, que le groupe gère avec le chinois Dongfeng , reprendrait le 10 février, soit huit jours après la fin des vacances du Nouvel An lunaire, prolongées jusqu'au 2 février par les autorités chinoises.

Entre 500 et 1.000 Français se trouvent dans le chef-lieu de la province de Hubei et Paris a décidé de rapatrier ceux qui le souhaitaient, une opération sanitaire exceptionnelle qui débutera mercredi avec le décollage d'un premier avion.

HSBC, plus grande banque d'Europe, a interdit à l'ensemble de son personnel de se rendre en Chine et à Hong Kong pour une durée de deux semaines, selon une note interne consultée par Reuters.

L'établissement britannique, le plus présent en Chine parmi les banques étrangères, a aussi demandé à ses employés récemment rentrés de Chine de se placer eux-mêmes en quarantaine.

"Nous demandons à tous ceux qui se sont rendus en Chine continentale ou ont été en contact avec une personne s'étant rendue ou étant passée par la province de Hubei au cours des 14 derniers jours de rester chez eux pour une période de 14 jours calendaires", a dit une porte-parole de HSBC.

LES COMPAGNIES AÉRIENNES S'AJUSTENT

Son homologue américaine Goldman Sachs a pris des mesures similaires, montre un message interne lu par Reuters.

Facebook a été la première grande entreprise américaine à annoncer une suspension de tous les voyages non-essentiels en Chine après la mise en garde des autorités à Washington. Le réseau social demande aussi à ses employés récemment revenus de Chine de travailler de chez eux, a dit un porte-parole mardi.

Le groupe sud-coréen d'électronique grand public LG a imposé une interdiction complète de se rendre en Chine et a conseillé à ses employés en déplacement professionnel dans ce pays de rentrer le plus rapidement possible, a dit une porte-parole.

Le fabricant sud-coréen de puces SK Hynix a exhorté ses employés à éviter tout voyage non-essentiel en Chine tandis que la banque Standard Chartered a restreint les visites à la fois en Chine continentale et à Hong Kong.

L'équipementier automobile allemand Webasto, qui dispose de 11 sites en Chine notamment à Wuhan, a suspendu tous les déplacements professionnels à destination et en provenance de ce pays après la contamination d'un de ses employés en Bavière, entré en contact avec une collègue de Shanghai venue quelques jours en Allemagne avant d'être diagnostiquée porteuse du virus à son retour en Chine.

Du côté des constructeurs japonais, Honda recommande à son personnel d'éviter les voyages en Chine tandis que Nissan prévoit d'évacuer l'ensemble de ses employés japonais et leurs familles installées à Wuhan via un avion affrété par le gouvernement nippon.

Certaines compagnies aériennes disent avoir constaté une baisse de la demande pour les liaisons avec la Chine et modifié leurs programmes de vols. C'est le cas par exemple d'Air Seoul, qui va suspendre toutes ses liaisons, de la taiwanaise China Airlines, qui annule cinq vols quotidiens jusqu'au 10 février et en réorganise d'autres, ou encore de Cathay Pacific , qui a décidé de limiter autant que possible les escales nocturnes pour son personnel.

L'allemand Lufthansa a déclaré lundi que les réservations pour ses liaisons avec la Chine étaient légèrement ralenties en raison de l'épidémie de coronavirus. (Josh Horwitz et Engen Tham à Shanghai, Heekyong Yang à Séoul et Sumeet Chatterjee à Hong Kong; avec Simon Carraud à Paris, Jamie Freed à Sydney, Naomi Tatjitsu à Tokyo, Ben Blanchard à Taipeh et Joyce Lee à Seoul version française Bertrand Boucey, édité par Jean-Stéphane Brosse)