Zurich (awp) - Le conglomérat industriel Dätwyler a essuyé l'an dernier une perte nette de 86,6 millions de francs suisses, contre un bénéfice net de 121,0 millions un an plus tôt. Le déficit s'explique notamment par la vente à perte des divisions Nedis et Distrelec, dont l'impact comptable devisé à 670 millions a en partie été comptabilisé sur l'année écoulée.

Hors effets de cession, le groupe uranais revendique dans son compte rendu jeudi un bénéfice net de 95,2 millions de francs suisses.

Les recettes ont stagné à 1,36 milliard de francs suisses, mais progressé de 2,6% à 1,09 milliard à périmètre comparable. L'excédent d'exploitation (Ebit) ajusté s'est érodé de près de 10% à 163,9 millions et le résultat d'exploitation comptabilisé s'est inscrit en rouge pour 40,3 millions.

Nonobstant le déficit, le conseil d'administration proposera aux actionnaires une rémunération par porteur stable de 3,00 francs suisses.

La performance 2019 s'inscrit dans le bas de la fourchette de projections des analystes consultés par AWP, qui anticipaient en moyenne un chiffre d'affaires de 1,38 milliards, un Ebit ajusté de 168 millions, un déficit d'exploitation de 32 millions et une perte nette de 67 millions. Le dividende par porteur était attendu entre 3,00 et 3,48 francs suisses.

Principale et plus rentable division du groupe, Sealing solutions a étoffé ses recettes de près de 3% à 915,6 millions. La marge opérationnelle ajustée s'est érodée de 1,8 point de pourcentage à 16,4%. Technical components a essuyé une nouvelle contraction de 5,4% à 445,2 millions. La marge ajustée a été encore élaguée d'un tiers à 3,0%.

Nouvelles pertes comptables programmées

La direction ambitionne pour l'exercice en cours de générer une croissance des activités poursuivies - soit en comptant les résultats de Reichelt, qui se trouve sur la sellette - de 2 à 5%, assortie d'une marge Ebit de plus de 15%. Les facteurs politiques, économiques et monétaires rendent toutefois l'élaboration d'une feuille de route à court terme compliquée, prévient l'entreprise.

L'impact de la déconsolidation de Nedis et de Distrelec risque de s'élever à 415,3 millions auxquels viendront s'ajouter 53,4 millions d'écart d'acquisition, mais ces handicaps devraient demeurer purement comptable.

Les vastes investissements commencent à porter leurs premiers fruits, mais il faudra du temps avant que Dätwyler puiss les récolter, illustre Baader Helvea dans un commentaire. Le courtier genevois souligne que le distributeur de composants électroniques Reichelt demeure bien positionné et que la direction dispose d'une marge de manoeuvre pour l'étude des options stratégiques pour en optimiser la valorisation.

L'impact des cessions va se faire ressentir sur l'exercice en cours également, rappelle la Banque cantonale de Zurich. L'établissement zurichois perçoit néanmoins potentiel d'amélioration de la rentabilité.

Confronté aux difficultés persistantes sur le marché automobile, Dätwyler est parvenu à porter à plus de 50% la part de ses recettes générées sur des segments moins cycliques, applaudit de son côté Credit Suisse. La banque aux deux voiles ne cache pas sa déception à la lecture des chiffres 2019, mais s'attend à une stabilisation sur le marché automobile.

Vontobel se veut aussi confiant pour le "Dätwyler nouveau", mais anticipe encore quelque remous avant que l'entreprise puisse concrétiser ses ambitions de croissance rentable.

A la Bourse, l'action Dätwyler a fini en recul de 2,02% à 174,20 francs suisses, dans un SPI en hausse de 0,1%.

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