Zurich (awp) - La banque Raiffeisen a dégagé l'année dernière des résultats solides, alors que l'examen juridique de Pierin Vincenz, l'ex-président de l'établissement, n'a toujours pas touché à sa fin. Des procédures civiles en rapport avec Investnet, l'ancien véhicule d'investissement du groupe, restent plus que jamais en cours et pèsent sur le groupe.

Par ailleurs, la procédure pénale engagée contre l'ancien dirigeant, dans le cadre de laquelle la coopérative bancaire s'est porté partie civile, restera une préoccupation majeure pour Raiffeisen. L'année dernière, les dirigeants du groupe étaient pourtant persuadés d'avoir pu tirer un trait sur cette affaire turbulente.

Jeudi lors de la conférence de bilan, Heinz Huber, le nouveau responsable général de la société, a insisté sur la confiance restaurée dans la banque, comme en témoignent l'acquisition de 36'000 nouveaux clients et un taux d'approbation de plus de 90% de la nouvelle gouvernance et de la stratégie des propriétaires à l'occasion de la dernière assemblée des délégués.

Malgré cette affaire, la Banque Raiffeisen a réussi à redresser le cap l'année dernière, après avoir connu un exercice 2018 très difficile, suite aux charges exceptionnelles de 270 millions de francs suisses liées à l'affaire Pierin Vincenz.

En 2018, le bénéfice net avait plongé de 41%, alors que l'exercice suivant la banque de l'Est de la Suisse est parvenue à redresser la barre avec un bond du profit net de 54% à 835 millions de francs suisses, selon un communiqué.

L'établissement saint-gallois a aussi réalisé un gros effort au niveau du résultat d'exploitation, en particulier grâce à l'achèvement de l'introduction du système bancaire central. En 2018 le résultat d'exploitation avait chuté de 36%, alors qu'en 2019 il a bondi de 33% à 929 millions.

Réduction des coûts

Grâce à son programme de réduction des coûts, démarré au printemps de l'année dernière, Raiffeisen sera en mesure d'économiser 105 millions de francs suisses d'ici 2021, a précisé Christian Poerschke, responsable financier du groupe, lors d'une conférence de presse.

L'activité clientèle est demeurée solide, à l'image de la nette progression de 7,6% des actifs sous gestion, soit 15 milliards de plus à 211 milliards. Les mandats de gestion de fortune ont quadruplé, a expliqué le groupe dans un communiqué.

Facteur intéressant, les créances hypothécaires ont évolué positivement en gagnant 3,2% à 185 milliards de francs suisses. Cependant, la direction table sur un léger repli pour l'exercice en cours.

Le total du bilan, qui affichait un léger repli de 1,1% en 2018, a repris du poil de la bête avec une appréciation de plus de 10% à 248,3 milliards de francs suisses. Le ratio de fonds propres durs (CET1) est encore plus robuste aujourd'hui à 17,2%, contre 16,5% en 2018.

Les premières rumeurs sur l'affaire Vincenz avaient été entendues à l'automne 2017. L'ancien patron de Raiffeisen avait par la suite été mis en accusation de gestion déloyale et avait été l'objet d'une enquête par l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma).

Cette dernière avait conclu à des "manquements graves lors de l'acquisition de la gestion d'un certain nombre de participations conclues dans le cadre de la stratégie de diversification" du groupe. Pierin Vincenz avait démissionné de son propre chef de son poste en mars 2016, plus d'un an avant l'éclatement de l'affaire.

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