Zurich (awp) - La nominative Flughafen Zürich, l'exploitant de l'aéroport zurichois, limitait ses pertes jeudi midi, après avoir ouvert sur une forte baisse de 17,3%, pénalisée par la déclaration du président américain Donald Trump de suspendre tous les vols d'Europe vers les Etats-Unis pour tenter d'enrayer la propagation du coronavirus.

Vers 12h30, l'action Flughafen Zürich ne perdait plus que 1,6% à 113,10 francs suisses, tandis que son indice de référence (SPI) lâchait 4,9%.

En février, l'aéroport de la métropole suisse a témoigné d'une contraction de 1,2% du nombre de ses passagers à 2,01 millions de voyageurs. A titre de comparaison, sur la même période, la baisse a été beaucoup plus importante sur l'aéroport de Francfort, avec 4% de passagers en moins.

Dans son commentaire, CMC Markets constate que le secteur des voyages et des loisirs a une fois de plus fait les frais de la chute des compagnies aériennes, avec des baisses plus importantes pour Ryanair et Easyjet, tandis que le propriétaire de British Airways, International Consolidated Airlines, est également en forte baisse.

Sur le continent européen, les pertes sont encore plus importantes, à l'image d'Air France KLM et Norwegian qui affichent des reculs plus importants en pourcentage, vu les inquiétudes sur la solidité de leur bilan.

Potentiel de baisse important

Les titres des compagnies aériennes étaient en perdition jeudi matin sur les principales places financières européennes, déstabilisés par la décision des Etats-Unis. L'aéroport de Rome Ciampino, qui accueille essentiellement des compagnies à bas tarifs, fermera à partir de vendredi en raison de l'épidémie de coronavirus, tandis que celui de Fiumicino, dédié principalement aux vols internationaux, verra son activité réduite à partir de mardi.

Goldman Sachs remarque que l'aéroport de Zurich se trouve confronté à l'environnement d'exploitation le plus difficile depuis des décennies. Si le trafic chute de 10% en 2020, comme le prévoit la banque, ce serait le pire des exercices pour la société, abstraction faite de la faillite de Swissair en 2002.

Credit Suisse, qui a revu à la baisse son objectif de cours à 140 francs suisses, contre 170 auparavant, maintient sa recommandation à "neutre", car les chiffres du deuxième semestre se sont avérés solides, dépassant les attentes au niveau du résultat d'exploitation.

Mais la banque ajoute qu'en raison des incertitudes liées au coronavirus, la visibilité est limitée. Ses analystes mettent donc en garde: si cette tendance se poursuit au deuxième semestre, il y a potentiel important de baisse.

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