Paris (awp/afp) - L'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, gendarme français de la finance, a fait savoir lundi qu'elle demandait aux établissements de crédit sous sa supervision directe et aux sociétés de financement de s'abstenir de distribuer un dividende face à l'épidémie de coronavirus.

Dans le cadre de la pandémie de Covid-19, "les établissements de crédit relevant de la supervision directe de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et les sociétés de financement doivent continuer à remplir leur rôle de financement des ménages et des entreprises", écrit l'autorité dans un communiqué.

"À cette fin, il est donc essentiel que ces établissements de crédit et les sociétés de financement conservent des fonds propres pour maintenir leur capacité à soutenir l'économie dans un contexte d'incertitude accrue causée par cette pandémie", est-il ajouté.

"Dans cette perspective, la préservation des ressources en capital pour pouvoir soutenir l'économie réelle et/ou absorber les pertes devrait être prioritaire à l'heure actuelle sur les distributions de dividendes et les rachats d'actions", juge l'autorité.

L'ACPR invite donc les établissements de crédit relevant de sa supervision directe et les sociétés de financement, à veiller, "au moins jusqu'au 1er octobre 2020", à ce qu'aucun dividende ne soit versé et qu'aucun engagement irrévocable de verser des dividendes ne soit pris pour les exercices 2019 et 2020, et à ce qu'aucun rachat d'actions destiné à rémunérer les actionnaires n'ait lieu.

L'autorité ajoute qu'elle évaluera plus avant la situation économique et examinera si une nouvelle suspension des dividendes est souhaitable après le 1er octobre 2020.

Cette décision intervient dans le sillage de celle de la Banque centrale européenne qui a demandé vendredi aux banques de la zone euro de ne pas verser de dividendes ni de racheter d'actions propres tant que dure la pandémie de Covid-19.

Sollicités par l'AFP, BNP Paribas, Société Générale, Natixis et Crédit Agricole SA ont répondu avoir "pris connaissance des recommandations de la BCE" sans s'engager à suivre ses recommandations.

Le sujet "sera examiné en conseil d'administration" cette semaine, a précisé Natixis, tout comme Crédit Agricole SA qui sollicitera ses administrateurs au plus tard le 14 avril.

afp/rp