Zurich (awp) - Le géant pharmaceutique Roche revendique un succès en étude clinique de phase III pour un implant ophtalmique utilisé en combinaison avec Lucentis (ranibizumab), dans l'indication contre la dégénérescence maculaire liée à l'âge. Ce dispositif du laboratoire rhénan doit permettre de réduire les traitements fastidieux impliquant des injections dans l'oeil.

De la taille d'un grain de riz, l'implant PDS dispense régulièrement le Lucentis avec une recharge nécessaire tous les six mois, indique mercredi Roche. Cette solution, testée dans le cadre de l'étude Archway, a montré des résultats équivalents par rapport à des patients traités avec des injections de la même substance directement dans l'oeil.

En règle générale, PDS a été bien toléré et présente un profil avantages-risques favorable, selon le communiqué. L'implant sera désormais soumis à différents régulateurs, dont l'américain FDA, en vue d'une homologation dans l'indication contre la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMa).

Le Lucentis est un médicament développé par la filiale américaine Genentech mais dont les droits de commercialisation ont été transférés au concurrent bâlois Novartis, à l'exception des Etats-Unis. Le recours à ce produit est souvent critiqué en raison du prix, bien plus élevé que l'Avastin, un anticancéreux développé par Roche et également efficace contre la dégénérescence maculaire liée à l'âge.

Un à quatre milliards de dollars

Contre l'avis de Roche, certains pays comme la France ou l'Italie ont homologué l'Avastin pour traiter cette pathologie très répandue, affectant 17 millions de personnes globalement. Il s'agit de la première cause de cécité chez les personnes de plus de 60 ans, précise Roche.

En 2019, les ventes de Lucentis ont progressé de 138 millions de francs suisses à 1,83 milliard pour cette seule indication, selon le rapport annuel de Roche. Pour sa part, Novartis a généré un chiffre d'affaires de 2,09 milliard de dollars (2,03 milliards de francs suisses au cours actuel) grâce à ce médicament, en hausse de 2% en rythme annuel.

Dans un commentaire, la Banque cantonale de Zurich rappelle que Lucentis a supplanté en 2012 le rival Eylea, de l'allemand Bayer. Novartis a également un nouveau produit, le Beovu, qui doit être injecté à des fréquences plus espacées (3 mois contre 2 mois pour Eylea).

Avec une recharge tous les six mois et sans besoin d'injection, le PDS dispose d'atouts certains, selon l'analyste Michael Nawrath. Le marché de la DMa est estimé à 15 milliards de dollars et le dispositif de Roche pourrait gagner des parts de marché significatives. Un pic de 4 milliards de dollars de ventes n'est pas exclu.

Du côté de Vontobel, on se montre plus modéré, articulant un chiffre de 1 milliard de vente pour un marché global de 10 milliards de dollars.

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