Zurich (awp) - GE Grid Solutions, unité du conglomérat américain General Electric (GE), va cesser ses activités sur le site argovien d'Oberentfelden, faisant planer une menace sur plus de 500 emplois. Avec ce retrait annoncé, GE poursuit la restructuration de ses activités en Suisse entamée en 2016.

L'abandon d'Oberentfelden répond aux difficultés rencontrées sur le marché des appareils à commutation isolés au gaz et la nécessité pour GE Grid de consolider ses sites de production, selon un communiqué diffusé vendredi.

Le plan concerne 436 postes mais GE Grid Solution entend néanmoins conserver 57 emplois en Suisse, précise l'entreprise, qui a pris contact avec les partenaires sociaux. Les emplois seraient maintenus dans la recherche et développement, la commercialisation ou encore les services liés aux activités résiduelles en Suisse.

Du côté d'Unia, on dénonce un plan qui menace 562 emplois, puisque le syndicat inclut les 126 temporaires actuellement engagés à Oberentfelden. Il s'agit de la quatrième vague de licenciements en quatre ans pour GE, rappelle dans un communiqué distinct Unia, qui exige une renonciation totale aux licenciements.

Cette restructuration, qui concerne GE Grid Solutions à l'échelle du Vieux-continent, a été présentée mardi au comité d'entreprise européen (CEE). La décision finale sera prise au terme des consultations avec le CEE et le personnel en Suisse, assure le conglomérat.

Le marché des appareils à commutation isolés au gaz se caractérise par sa forte surcapacité qui a fait chuter les prix de 40% depuis un pic de 2008, selon les calculs de GE Grid Solutions. Les producteurs asiatiques ont clairement contribué à ce plongeon. GE Grid produit des équipements destinés aux réseaux électriques.

"Promesses non tenues"

Le gouvernement argovien exprime son incompréhension face au projet, alors que le transfert vers le site argovien de Birr semblait acquis. Il met en garde contre "de sérieux risques pour la réputation et la crédibilité de GE".

L'exécutif cantonal se dit déçu par les promesses non tenues de General Electric, qui s'était engagé à préserver l'emploi dans le canton, indique la Chancellerie d'Etat. De concert avec le conseiller fédéral Guy Parmelin, en charge de l'économie, le Conseil d'Etat argovien demande au géant américain de ne pas délocaliser les activités d'Oberentfelden en France.

Pour Unia, les employés et les autorités ont été trompés. Le syndicat exhorte le Conseil fédéral à faire pression sur General Electric afin que le conglomérat maintienne sa production en Suisse.

Ces nouvelles coupes s'ajoutent à une série d'importants plans de restructuration, dont le premier remonte à 2016. General Electric avait alors supprimé 900 postes de travail dans les filiales d'Alstom en Suisse.

En juin 2018, le groupe américain annonçait son intention de supprimer 1200 postes sur les 4500 recensés fin 2017 pour l'activité GE Power en Suisse. Une année plus tard, le groupe ajoutait 450 postes de travail supplémentaires à son plan de restructuration, sur les sites de Birr et Baden en Argovie.

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