Zurich (awp) - Les investisseurs ont sanctionné le ralentissement de la croissance des revenus d'Adecco durant l'été. A la Bourse suisse, le titre du numéro un mondial du placement de personnel affichait les plus grosses pertes parmi les valeurs vedettes de la cote helvétique, touchant même un nouveau plancher depuis le début de l'année.

Vers 09h45, la nominative Adecco lâchait pas moins de 4,4% à 55,18 francs suisses, alors que dans le même temps l'indice des valeurs vedettes Swiss Market Index (SMI) progressait de 0,36% à quelque 8948 points. Peu auparavant, l'action a même atteint son plus bas niveau de l'année à 54,92 francs suisses. Depuis janvier dernier, le titre du groupe sis à Glattbrugg, en banlieue zurichoise, a perdu plus d'un quart de sa valeur.

En préambule à sa journée destinée aux investisseurs et analystes à Londres, Adecco a livré en début de matinée quelques informations concernant la marche de ses affaires durant l'été. La multinationale zurichoise a ainsi vu ses revenus progresser de manière plus modérée au 3e trimestre, avec une croissance de 2% en juillet et août. Entre avril et fin juin,, elle avait dégagé un chiffre d'affaires en hausse de 4%, après avoir affiché des taux entre 6 et 7% durant plusieurs trimestres.

Dans leurs premiers commentaires, les analystes de Jefferies (dont la recommandation du titre demeure à Hold) évoquent une dynamique affaiblie en matière de revenus. Ceux-ci tablaient sur une croissance de 4% et il leur semble désormais acquis que plusieurs de leurs confrères devraient dès lors réviser à la baisse leurs anticipations de bénéfice.

Les experts s'interrogent également sur les apports des programmes destinés à améliorer l'efficience de l'entreprise. La question de leur impact sur la performance de l'exercice en cours demeure ouverte. Du côté de Barclays, les spécialistes portent leur regard sur l'exercice 2019, jugeant les taux de croissance anticipés actuellement entre 3 et 4% plutôt élevés, à tout le moins si la tendance actuelle devait se prolonger.

Les analystes de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) craignent quant à eux une hausse des coûts qui pourrait résulter des mesures mises en oeuvre par la direction d'Adecco face à l'affaiblissement de la croissance des revenus. Si Adecco devait procéder à d'importants licenciements, "nous sommes d'avis que les charges exceptionnelles pourraient atteindre un niveau plus élevé qu'anticipé". Ceux-ci entendent probablement réviser à la baisse leurs attentes en matière de chiffre d'affaires et de bénéfice.

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