Les recettes unitaires, qui lient recette et capacité de vol, ont baissé de 0,6% sur la période juillet-septembre et devraient connaître un nouveau recul au quatrième trimestre, annonce le groupe.

A 9h11, le titre chutait de 5,42% à 10,2 euros, accusant ainsi l'une des plus fortes baisses de l'indice CAC 40.

Si Air France-KLM fait part d'un accroissement de son trafic passager et du coefficient d'occupation de ses avions, son directeur financier, Frédéric Gagey, a attribué aux tensions commerciales et à une longue série de problèmes économiques et géopolitiques le coup de frein sur la demande et les prix.

"La tendance des gens à voyager n'est pas à son pic", a-t-il dit, estimant que les situations en Algérie, en Argentine, au Brésil, à Hong Kong et au Liban, parmi d'autres "crises à travers le globe", aboutissent à ce résultat.

Dans ce contexte morose pour le trafic aérien, les compagnies doivent faire en sorte que leurs capacités de transport n'excèdent pas le trafic réel. Cette pression pourrait cependant s'atténuer avec l'interdiction de vol de plusieurs centaines de Boeing 737 MA, la faillite du voyagiste Thomas Cook et les difficultés de la compagnie à bas coût Norwegian Air, indiquaient des analystes de Bernstein dans une note publiée mercredi.

Au troisième trimestre, le résultat d'exploitation net d'Air France-KLM a reculé de 16% à 900 millions d'euros par rapport au troisième trimestre 2018, avec des revenus en hausse de 2% et des dépenses carburants en hausse de 135 millions d’euros.

Le résultat net, part de groupe, ressort à 366 millions, en baisse de 53%.

Les analystes s'attendaient à un résultat net d'exploitation à 951 millions d'euros et à un résultat net à 631 millions, selon les prévisions médianes de 18 analystes.

Sur la période, la capacité (nombre de sièges par distance parcourue) est en hausse de 2,3% et le trafic (passagers transportés par distance parcourue) de 2,6%.

Les tensions commerciales ont pesé sur le fret, où le coefficient d'occupation baisse de 3,4 points à 54,8%.

Le groupe annonce par ailleurs des coûts unitaires en légère hausse de 0,4% à change et carburant constants mais maintient son objectif de les ramener entre 0% et -1% sur l'année.

Le PDG d'Air France-KLM, Ben Smith, doit dévoiler la nouvelle stratégie à moyen terme du groupe le 5 novembre à l'occasion d'une "journée investisseurs", la première à laquelle il participera depuis son arrivée l'an dernier en provenance d'Air Canada.

L'un de ses objectifs est de réduire l'écart de rentabilité entre Air France et KLM. Sur les neuf premiers mois de l'année, le transporteur français a dégagé une marge d'exploitation de 2,1% contre 8,5% pour la compagnie néerlandaise.

(Version française Henri-Pierre André, édité par Jean-Michel Bélot)

par Laurence Frost