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PARIS (awp/afp) - Enlisé depuis février, le conflit salarial à Air France a pris un nouveau tour vendredi après la démission du PDG d'Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac. Voici les grandes dates de ce bras de fer.

- 23 janvier

Air France propose pour 2018 une augmentation générale de 0,6%, la première depuis 2011, ainsi qu'une enveloppe de 1% d'augmentation individuelle pour les agents au sol.

Rejetée par les syndicats, cette offre est revue à la hausse quelques jours plus tard, avec respectivement 1% en deux temps (0,6% au 1er avril, 0,4% au 1er octobre) et 1,4%.

- 6 février

Les syndicats CGT, FO, Unsa, SNPL et Spaf, totalisant plus de 50% des voix, mettent leur veto à l'accord signé par la CFE-CGC et la CFDT. Ils réclament la réouverture des négociations, alors que la compagnie s'apprête à annoncer des résultats "historiques". La direction met en oeuvre unilatéralement les mesures.

- 9 février

Dix syndicats, tous métiers confondus (pilotes, hôtesses et stewards, agents au sol), lancent un appel à la grève pour le 22 février. Ils revendiquent une augmentation des grilles de 6% en 2018, les pilotes réclamant 4,7% supplémentaires.

A côté de l'intersyndicale (SNPL, Spaf, Alter, SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF, CGT, FO, Sud), l'Unac (hôtesses et stewards), affiliée à la CFE-CGC, entre aussi dans le mouvement.

- 16 février

Le groupe Air France-KLM annonce un résultat d'exploitation pour 2017 de 1,488 milliard d'euros, en hausse de 42%. Celui de la compagnie Air France atteint 588 millions d'euros.

Face à une revendication chiffrée à 240 millions d'euros par an, Air France souligne que 130 millions d'euros vont être versés via l'intéressement, en plus des mesures décidées.

- 22 février

Mouvement intercatégoriel inédit depuis 1993, la grève entraîne l'annulation de 25% des vols, dont 50% des long-courriers. La direction évalue son coût à 26 millions d'euros.

- 13 mars

Air France propose la négociation d'un "mécanisme d'ajustement" salarial pour certains personnels dont le salaire aurait évolué "moins vite que l'inflation".

- 23 mars

Deuxième journée de grève: un quart des vols annulés.

D'autres journées sont annoncées pour le 30 mars, 3, 7, 10 et 11 avril face au "refus obstiné" de la direction de "prendre en considération la moindre" des demandes syndicales.

- 4 avril

Une réunion avec la direction sur le "mécanisme d'ajustement salarial" tourne court. Quatre nouvelles journées de grève les 17, 18, 23 et 24 avril sont annoncées dans la foulée.

- 10 avril

La direction propose "l'ouverture d'une négociation pluriannuelle sur les salaires". L'intersyndicale accepte, sans lever les préavis.

Le 16, Air France propose un projet d'accord final prévoyant une augmentation de 2% immédiatement et une hausse de 5% sur la période 2019-2021, encore loin des demandes de l'intersyndicale qui avait abaissé sa revendication pour 2018 à 5,1% en deux temps.

- 20 avril

Pour tenter de sortir du conflit, Jean-Marc Janaillac décide de consulter les salariés sur son projet d'accord salarial rejeté par les syndicats et met son avenir dans la balance.

- 4 mai

Le projet salarial est rejeté à 55,44% par les salariés, qui ont massivement voté (80,33%). M. Janaillac annonce sa démission et déplore "un immense gâchis".

Le groupe évalue le coût des 11 journées de grève étalées entre le 22 février et le 24 avril à "300 millions d'euros". Quatre autres journées ont eu lieu ou sont prévues en mai.

sp-db/jta/cj