WASHINGTON, 17 janvier (Reuters) - Le commissaire européen au Commerce, Phil Hogan, a déclaré jeudi que ses réunions avec de haut représentants de l'administration américaine ont marqué un "bon début" pour la remise à plat des relations commerciales entre l'Union européenne et les Etats-Unis, mais que du travail restait à accomplir.

S'exprimant depuis Washington, où il effectuait sa première visite depuis sa prise de fonction le mois dernier, l'Irlandais a dit avoir eu des échanges positifs avec le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer.

Il a souligné la volonté de Bruxelles de trouver par le dialogue des solutions aux querelles entre les alliés qui risquent d'entraîner l'imposition selon lui dommageable et coûteuse de droits de douane mutuels.

"C'est un bon début (...) mais il reste encore beaucoup à accomplir", a déclaré Hogan devant les journalistes à l'issue de trois journées de discussions avec des représentants de l'administration, des élus et des dirigeants d'entreprises.

Il a dit que Bruxelles espérait tirer profit des préoccupations qu'il partage avec Washington - sur la Chine et sur la nécessité de réformer l'Organisation mondiale du commerce (OMC) - pour aller de l'avant sur les conflits autour des subventions à l'aéronautique, des taxes sur les services numériques et des barrières commerciales.

"Je ne m'attendais pas à remettre à plat les relations en deux jours", a ajouté le commissaire européen.

L'UE est ouverte à l'hypothèse d'un accord de petite ampleur similaire à celui négocié par les Etats-Unis avec le Japon et d'autres pays, a-t-il indiqué, tout en rappelant que Bruxelles n'était pas disposé à inclure l'agriculture dans des négociations commerciales plus larges.

Après avoir décidé en 2018 de nouvelles taxes douanières sur l'acier et l'aluminium européens, les Etats-Unis ont été autorisés en décembre dernier par l'OMC à taxer pour 7,5 milliards de dollars de produits européens en raison de subventions accordées à Airbus.

L'administration Trump menace de prendre des mesures plus spécifiques contre la France en raison de la taxe votée l'été dernier par le Parlement français sur les activités des géants du numérique.

Européens et Américains s'efforcent en théorie de conclure un accord visant à supprimer leurs barrières aux importations, mais les discussions bloquent sur la question des produits agricoles que Washington veut inclure dans les discussions.

La Chine et son industrie aéronautique seront les grands bénéficiaires si l'UE et les Etats-Unis ne parviennent pas à résoudre leurs différends, a prévenu Hogan lors d'un événement organisé par le Centre pour les études stratégiques et internationales, à Washington.

Il a déclaré que l'imposition de droits de douane mutuels nuirait aux deux camps. (Andrea Shalal; version française Jean Terzian)