L'assureur versera un dividende de 4,50 euros par action, comme l'an passé, le bénéfice net annuel ayant été réduit pratiquement de moitié à 2,55 milliards d'euros, ratant ainsi le consensus de près d'un demi-milliard d'euros.

"2011 a été une année difficile", a déclaré le président du directoire Michael Diekmann dans un communiqué.

Tout en soulignant qu'un taux aussi élevé de distribution n'était pas soutenable, les analystes ont estimé que le maintien du dividende reflétait la confiance de l'assureur dans sa capacité bénéficiaire à venir.

Le taux de distribution a vocation à revenir à environ 40% en temps "normal", a précisé Michael Diekmann lors de la conférence de presse qui a suivi la publication des résultats.

"Nous pensons qu'Allianz veut être en phase avec ses pairs, qui ont jusqu'à présent proposé des dividendes inchangés. Au regard de la solidité des fonds propres d'Allianz, nous ne considérons pas que cela pose problème", a déclaré Andreas Shäfer, analyste chez WestLB.

Swiss Re a relevé jeudi son dividende après un triplement de son profit en 2011 malgré une série de catastrophes naturelles particulièrement sévères. Le réassureur helvétique s'est félicité du démarrage de l'exercice en cours avec une hausse des primes sur les polices.

Allianz reste par ailleurs optimiste pour 2012, anticipant un bénéfice d'exploitation de l'ordre de 8,2 milliards d'euros, plus ou moins 500 millions d'euros, après 7,9 milliards en 2011, le consensus ressortant à 8,4 milliards.

"Nous anticipons des conditions économiques mondiales similaires en 2012, avec une amélioration modeste au second semestre. Les premières démarches pour stabiliser la zone euro ont déjà été mises en oeuvre avec succès", a expliqué le président du directoire Michael Diekmann dans le communiqué.

Il a précisé que le premier assureur européen examinerait d'éventuelles opportunités d'acquisition maintenant que les incertitudes sur les exigences de fonds propres pour le secteur se sont dissipées.

"Dans le même temps, il y a de nouvelles opportunités liées au changement de business model dans les banques et à la fragilité de concurrents locaux provoquée par la crise", a-t-il dit lors de la conférence de presse.

DÉPRÉCIATIONS

Les grands assureurs européens comme Allianz ou son concurrent AXA ont été affectés l'année dernière par les coûts liés aux catastrophes naturelles et les dépréciations passées sur leurs portefeuilles d'obligations souveraines grecques, tandis que les inquiétudes liées à la crise de la dette souveraine en zone euro ont pesé sur les ventes de produits d'assurance.

Pour Allianz, les charges de dépréciation nette ressortent à 1,93 milliard d'euros sur l'année. Elles ont plus que quadruplé par rapport à 2010. Les dédommagements pour cause de catastrophe naturelle ont atteint 1,8 milliard d'euros.

Les obligations grecques ont été dépréciées pour ne plus représenter que 24,7% de leur valeur nominale, leur valeur comptable tombant à 310 millions d'euros.

Les participations de l'assureur dans des banques comme Commerzbank et Unicredit ont vu leur valorisation diminuer de plus de moitié l'année dernière sous l'effet de la crise de dette souveraine en zone euro et des besoins de recapitalisation.

Ces dépréciations expliquent en particulier un résultat net de 492 millions d'euros au quatrième trimestre, nettement inférieur aux attentes. Les 14 analystes interrogés par Reuters attendaient en moyenne 958 millions.

L'action Allianz, qui a chuté de 15% l'année dernière, progresse de 1,94% à 91,55 euros vers 09h15 GMT tandis que l'indice Stoxx Europe 600 des assurances gagne 1,04%. Elle se traite sur des niveaux de 7,7 fois les bénéfices par action attendus à un an contre 6,6 fois pour Axa, selon les données Thomson Reuters StarMine.

Maria Sheahan, Marc Joanny et Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat