La maison mère de Google a annoncé un chiffre d'affaires au T1 en hausse de 17% sur un an, sa plus faible croissance depuis trois ans, à 36,3 milliards de dollars (32,5 milliards d'euros), contre un consensus de 37,3 milliards de dollars, selon les données IBES de Refinitiv.

Les concurrents de Google pour les revenus publicitaires que sont Facebook, Snap, Amazon et Twitter ont fait état la semaine dernière d'un chiffre d'affaires trimestriel supérieur ou égal aux prévisions.

L'action Alphabet reculait lundi de près de 4% dans les transactions après la clôture de Wall Street. Le titre avait terminé la séance régulière en hausse de 1,5% à un cours record de 1.296,20 dollars.

Les coûts d'Alphabet sur le trimestre ont augmenté à la même cadence que le chiffre d'affaires (+16,5% sur un an à 29,7 milliards de dollars).

Parmi ces coûts figure une amende d'1,7 milliard de dollars infligée par la Commission européenne pour pratiques anticoncurrentielles.

En comptant cette amende, le bénéfice net ressort à 6,7 milliards de dollars, soit 9,50 dollars par actions, contre un consensus moyen de 7,3 milliards de dollars (10,48 dollars par action.

En excluant l'amende, le bénéfice s'établit à 8,3 milliards de dollars, soit 11,90 dollars par action, à comparer à un consensus de 10,61 dollars pour le bénéfice ajusté.

LES DÉPENSES INQUIÈTENT

Alphabet a souffert en outre de la concurrence grandissante rencontrée par son moteur de recherche, notamment depuis les appareils mobiles, ainsi que des changements mis en oeuvre par son site d'hébergement de vidéos YouTube.

S'y ajoutent des performances décevantes pour son smartphone Pixel, soumis à une rude concurrence sur le segment haut de gamme.

La hausse des dépenses du groupe depuis deux ans inquiète les investisseurs, qui surveillent les efforts d'Alphabet pour garantir la protection des données de ses utilisateurs et lutter contre les publicités à caractère potentiellement offensant.

Alphabet avait annoncé début février un chiffre d'affaires et un bénéfice supérieurs aux attentes au T4 2019 mais des dépenses nettement plus élevées, aussi bien commerciales que pour créer de nouveaux centres de données ou embaucher des spécialistes du "cloud", avaient mis la puce à l'oreille des investisseurs.

Le marché s'attendait cependant à ce que les résultats de l'entreprise sur les trois premiers mois de 2019 bénéficient d'un environnement macroéconomique favorable. L'action avait ainsi pris près de 12% entre les précédents résultats trimestriels et la séance de lundi.

Les trois milliards d'utilisateurs de Google font du moteur de recherche le plus gros vendeur de publicité sur internet, une source qui contribue pour près d'un tiers à son chiffre d'affaires total, contre environ 20% pour Facebook, selon les données du consultant EMarketer.

L'action Alphabet a pris 23% depuis le début de l'année, soit une croissance moindre que celles enregistrées par Facebook (+48%), Netflix (+38%), Apple (+30%) ou encore Amazon (+29%).

Apple publie ses résultats mardi après la clôture.

(Arjun Panchadar à Bangalore et Paresh Dave à San Francisco, Patrick Vignal pour le service français)

par Arjun Panchadar et Paresh Dave

Valeurs citées dans l'article : Facebook, Amazon.com, Alphabet, Snap Inc, Twitter