Voilà qui va faire grand bruit dans l'univers de plus en plus impitoyable de la presse écrite américaine. PDG du groupe Amazon, Jeff Bezos a acquis le très célèbre Washington Post, passé à la postérité entre autres pour avoir été à l'origine du scandale du Watergate, et plusieurs journaux du groupe éponyme moyennant 250 millions de dollars. Révélateur du virage de la presse vers le numérique, l'événement est d'autant plus marquant que le quotidien était détenu depuis 4 générations par la famille Graham.

Cette opération intervient par ailleurs 48 heures après le rachat de l'hebdomadaire Newsweek par le groupe de médias en ligne IBT Media et la cession par le New York Times d'un autre titre célèbre, le Boston Global, au milliardaire américain John Henry pour la modeste somme de 70 millions de dollars en numéraire.

« Nos revenus baissent depuis 7 ans », a expliqué Donald Graham, PDG du groupe Washington Post, pour justifier la vente du quotidien du même nom. Sa nièce Katharine Weymouth a quant à elle évoqué « une chance extraordinaire ».

A 49 ans, Jeff Bezos est d'après le magazine Forbes la dix-neuvième fortune mondiale. A la tête d'un empire évalué à quelque 25,2 milliards en mars dernier, il met un point d'honneur à diversifier les activités d'Amazon, quitte à rogner sur les bénéfices du groupe. Il a toutefois racheté le Washington Post en son nom propre et non en celui d'Amazon.

Le magnat a assuré que « les valeurs du Post ne changeront pas ». C'est désormais lui qui aura la lourde charge de relancer l'un des quotidiens les plus connus des Etats-Unis.