New York (awp/afp) - L'émetteur de cartes de crédit American Express (AmEx) a déçu Wall Street mercredi, en annonçant une hausse de ses revenus moins importante qu'espéré et un grand nombre de défaillances de ses clients.

Le titre perdait 2,66% à 100,24 dollars vers 22H00 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance à Wall Street.

Le chiffre d'affaires du groupe au deuxième trimestre est ressorti à 10 milliards de dollars, en progression certes de 9,04% mais il est inférieur aux 10,05 milliards sur lesquels tablaient les marchés.

Si AmEx affirme que ses clients (ménages et petites entreprises notamment) ont beaucoup utilisé ses cartes pour effectuer leurs dépenses, le groupe doit son gros bénéfice essentiellement au fait qu'il a augmenté ses frais et payé beaucoup moins d'impôts comparé à l'année dernière.

Son taux d'imposition est passé de 31% à 22%, conséquence de la réforme fiscale adoptée par l'administration Trump abaissant massivement les impôts pour les entreprises.

Ce qui a particulièrement gonflé le gain net trimestriel, qui est de 1,62 milliard de dollars, en hausse de 20,75% sur un an. Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, référence en Amérique du nord, le bénéfice est de 1,84 dollar contre 1,82 dollar attendu.

Le groupe a émis 2,9 millions de nouvelles cartes comparé à il y a un an et les dépenses des utilisateurs ont progressé de 10%.

Seul hic, les provisions pour couvrir les défauts éventuels de ses clients ont bondi de 38% à 806 millions en un an. Le taux de créances qui ne pourront pas être recouvrées est passé de 1,5% à 1,8% en un an.

Pour doper ses revenus et attirer des clients, AmEx a changé sa stratégie initiale de faire payer ses débiteurs à la fin du mois. La société leur permet désormais de reporter leurs échéances, de sorte que son portefeuille de "prêts" s'élève actuellement à 75,4 milliards contre 67,9 milliards il y a un an.

Outre les défauts de paiements, l'émetteur de crédits est confronté à une hausse des coûts opérationnels, d'environ 7% à 7,1 milliards de dollars au deuxième trimestre.

AmEx explique cette hausse des coûts par les différentes initiatives marketing prises récemment pour contrer les grandes banques (JPMorgan Chase, Citigroup, Bank of America, Capital One...) déterminées à lui prendre des parts de marché avec des cartes offrant de nombreux avantages aux consommateurs.

AmEx a riposté avec One Free Hotel, une carte donnant droit à des points de fidélité importants, et a lancé récemment Starwood Preferred Guest (SPG), une carte haut de gamme, en partenariat avec les établissements du groupe hôtelier, destinée aux grands et fréquents voyageurs.

Pour l'ensemble de l'année, le groupe reste prudent, ce qui tranche avec l'optimisme affiché en début d'année.

Il a ainsi maintenu inchangée sa prévision d'un bénéfice par action ajusté annuel "dans le haut" de la fourchette de 6,90 à 7,30 dollars. Les analystes ont relevé eux leur attente et misent sur 7,24 dollars contre 7,12 dollars en avril.

afp/rp