Tokyo (awp/afp) - Le gendarme de la concurrence japonais va approfondir son enquête sur les méthodes des géants du Net comme Google, Amazon, Apple ou Facebook, pour vérifier si leurs méthodes n'entravent pas les activités d'autres entreprises, a indiqué le patron de l'autorité compétente.

La Japan Fair Trade Commission (JFTC) a déjà enquêté ces deux dernières années auprès de partenaires de ces grandes plateformes, mais la confidentialité des contrats a limité la possibilité de réellement mettre au jour leurs pratiques, d'où le souhait d'utiliser davantage les possibilités d'investigation offertes par la loi.

"Nous voulons voir si ces gérants de plateformes n'utilisent pas les données amassées sur les clients de sorte que cela crée un obstacle pour les nouveaux entrants et si, du fait d'une position dominante, ils ne font pas pression sur leur partenaires pour bénéficier de prix plus bas", a expliqué le chef de la JFTC, Kazuyuki Sugimoto, dans une interview publiée jeudi par le quotidien Mainichi.

Les responsables des entreprises concernées pourront être convoqués et sommés de soumettre des documents "si nécessaire", a-t-il précisé.

En mars dernier, les locaux d'Amazon avaient été perquisitionnés par la même commission, dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de pressions sur les fournisseurs pour qu'ils prennent en charge le coût des remises accordées aux clients sur les marchandises vendues.

Les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) sont très forts aussi au Japon où les acteurs locaux n'ont pas toujours bien négocié le tournant du numérique, à quelques exceptions près comme la galerie marchande Rakuten ou le spécialiste de la vente de vêtements en ligne Zozotown. Yahoo Japan, qui est géré par le géant nippon SoftBank Group, a aussi réussi à être un important portail multiservices et moteur de recherche.

En juillet, les autorités de la concurrence de l'Union européenne ont sanctionné Google avec une amende record de 4,34 milliards d'euros.

Le géant s'est vu reprocher d'avoir abusé de la position dominante d'Android, son système gratuit d'exploitation pour smartphone, afin d'asseoir la suprématie de son service de recherche en ligne.

afp/al