À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 1,69% à 4.967,69 points, reculant de plus de 10% par rapport à son dernier plus haut. Le Footsie britannique a perdu 1,24% et le Dax allemand 2,17%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 1,54%, le FTSEurofirst 300 de 1,43% et le Stoxx 600 de 1,58%.

Ce dernier indice a fini sur un plus bas depuis la mi-décembre 2016, enregistrant sa cinquième séance de baisse consécutive.

La Bourse de Milan a perdu 0,86%.

Les pertes des Bourses européennes se sont creusées après l'annonce du rejet par la Commission européenne du projet de budget italien pour 2019 en raison de sa non-conformité avec les règles communautaires. La Commission a demandé à Rome de présenter un nouveau document dans les trois semaines, exerçant pour la première fois une prérogative dont elle s'était dotée durant la crise de la dette souveraine.

"Le gouvernement italien a trois semaines pour récrire sa proposition de budget, ce qui me semble tout à fait improbable. Le discours italien est plutôt belliqueux", commente Christian Lenk, chargé de la stratégie taux chez DZ Bank. "La voiture fonce dans le mur sans que personne appuie sur les freins".

Aux craintes sur le budget italien se sont ajoutés des doutes sur le leadership de la Première ministre Theresa May, empêtrée dans les négociations sur le Brexit, et les tensions internationales liées à la mort du journaliste et dissident saoudien Jamal Khashoggi.

Dans ce dernier dossier, le président turc Recep Tayyip Erdogan, détaillant les résultats de l'enquête ouverte sans son pays, a déclaré mardi que des preuves solides tendaient à démontrer que le meurtre à l'intérieur du consulat d'Arabie saoudite à Istanbul avait été planifié.

L'Arabie saoudite a, de son côté, dit qu'elle demanderait des comptes aux personnes responsables de la mort du journaliste et à ceux qui ont manqué à leur devoir, quels qu'ils soient.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat italiens ont monté après la décision de la Commission européenne de rejeter le budget prévisionnel italien.

Le rendement des obligations d'Etat à cinq ans a gagné onze points de base à 2,897% et le dix ans a terminé à 3,576%.

Ainsi, l'écart de rendement ("spread") entre les titres à dix ans italiens et allemands s'écartait à nouveau à 314 points de base.

Dans le même temps, le 10 ans allemand est tombé à 0,414% et son équivalent américain évolue à 3,13%, un creux de deux semaines.

PÉTROLE

Les cours du brut reculent nettement après les déclarations du ministre saoudien de l'Energie qui affirme que son pays continuera à satisfaire la demande de pétrole en dépit des futures sanctions américaines qui doivent réduire les exportations de l'Iran.

Le Brent perd 3,75% à 76,84 dollars le baril, un plus bas depuis la mi-septembre, et le brut léger américain perd 3,81%, autour de 67,30 dollars.

VALEURS

Dans un contexte de fortes tensions sur les marchés, les mauvaises publications d'entreprises ont été durement sanctionnées. C'est le cas d'Atos, qui a dégringolé de 22,22% après avoir dit prévoir pour 2018 un chiffre d'affaires moins élevé que prévu et craindre une marge plus basse qu'espéré.

Le fabricant autrichien de semi-conducteurs AMS a chuté de 26,33%, plus forte baisse du Stoxx 600, en réaction à des prévisions jugées décevantes pour le quatrième trimestre.

Dans le sillage de son équivalent américain, l'indice Stoxx lié à la technologie a perdu 3,73%. A Paris, STMicroelectronics a laissé 3,36%.

Plus forte baisse du Dax, Bayer a perdu 9,5% après le rejet par un tribunal californien de l'appel de sa filiale Monsanto qui demandait un nouveau procès après avoir été condamné dans l'affaire du glyphosate.

Sensibles aux tensions commerciales, le secteur des ressources de base perd 2,59%. Le secteur de l'énergie a abandonné 2,6% avec la baisse importante des cours du pétrole.

A WALL STREET

A l'heure de la clôture, le S&P-500 accusait un repli de 1,92%, le Dow Jones de 1,86% et le Nasdaq de 1,85%, ce dernier passant également en phase de "correction".

Les trois indices sont tombés sous leur moyenne mobile à 200 jours, un important indicateur des tendances de long terme sur les marchés boursiers.

Aux incertitudes qui agitent les marchés s'ajoutent des annonces d'entreprises mal accueillies à Wall Street.

Le leader mondial des engins de chantier Caterpillar recule ainsi de 7,8%, l'absence de relèvement de ses prévisions annuelles décevant le marché.

3M perd 6,53% après avoir ajusté à la baisse ses prévisions de résultats annuels pour prendre en compte des effets de change défavorables et annoncé un bénéfice trimestriel inférieur aux attentes.

Le secteur industriel recule de 2,9%.

Celui des hautes technologies abandonne 2,28% avec les craintes sur la croissance de l'économie chinoise et les prévisions maussades d'AMS, gros fournisseur d'Apple qui perd 1,56%.

CHANGES

L'euro avance de 0,17% à 1,1482 dollar, lequel évolue en légère baisse face à un panier de devises de référence. Le billet vert abandonne toutefois 0,59% face au yen, qui profite de son statut de valeur refuge dans ce contexte troublé.

La livre sterling grappille 0,15% face au dollar après être tombée à un creux de deux semaines et demi, lésée par les craintes autour du Brexit.

A SUIVRE MERCREDI :

Mercredi, l'agenda macroéconomique sera davantage surveillé avec notamment, à 8h00GMT, l'indice PMI manufacturier flash de la zone euro pour le mois d'octobre. Le Livre beige de la Réserve fédérale sera également publié, à 18h00 GMT.

Du côté des valeurs, les investisseurs prendront connaissance des résultats d'Air Liquide, STMicroelectronics, Deutsche Bank ou encore Boeing.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Laetitia Volga