Milan (awp/afp) - Le groupe autoroutier et aéroportuaire italien Atlantia, contrôlé par la famille Benetton, a annoncé vendredi une hausse de 15% de son bénéfice net au premier trimestre, assortie d'un bond de son chiffre d'affaires grâce au rachat de l'espagnol Atlantis.

Pour 2019, le groupe s'attend à un résultat "globalement positif", avec une stabilité du secteur autoroutier italien, mais souligne les "risques" liés à l'effondrement du pont de Gênes.

Le bénéfice net a atteint 249 millions d'euros sur les trois premiers mois de l'année, un résultat légèrement inférieur aux attentes. Selon le consensus du fournisseur d'informations financières Factset Estimates, les analystes tablaient sur 257 millions.

En 2018, son bénéfice net avait chuté de 30%, à 818 millions d'euros, en raison de provisions et de frais à hauteur de 509 millions liés à l'écroulement meurtrier du pont de Gênes l'été dernier.

Le chiffre d'affaires trimestriel d'Atlantia a quasi doublé, à 2,59 milliards d'euros (contre 1,33 milliard au premier trimestre 2018) en raison du rachat l'an passé d'Albertis.

Le trafic sur les autoroutes gérées par le groupe a augmenté de 1,9% en Italie, 5,1% en Espagne, 1,6% en France, 2,8% en Pologne, 3% au Chili et 2,3% au Brésil.

Le trafic passagers a progressé par ailleurs de 3,5% aux Aéroports de Rome et 4% à l'aéroport de Nice.

Atlantia est le principal actionnaire d'Autostrade per l'Italia (Aspi), gestionnaire du pont de Gênes qui s'est écroulé en août 2018, faisant 43 morts.

Le gouvernement a menacé Aspi de révoquer sa concession sur le tronçon où s'est écroulé le pont, et de remettre en question ses autres concessions en Italie, l'accusant d'avoir violé ses obligations de manutention.

Alors que la société ferroviaire et routière nationale Ferrovie dello Stato (FS) est à la recherche de partenaires pour reprendre la compagnie aérienne en difficulté Alitalia, le nom d'Atlantia est régulièrement apparu dans la presse.

Mais le patron d'Atlantia, Giovanni Castellucci, a répété début mai que son groupe ne pouvait pas s'engager dans ce dossier.

"Nous avons tellement de fronts ouverts que nous ne pouvons pas nous permettre de nous engager sur un dossier aussi complexe qu'Alitalia", a-t-il affirmé.

La presse italienne affirme qu'en fait Atlantia, qui gère les aéroports de Rome, dont Fiumicino la base d'Alitalia, serait prête à entrer dans l'alliance entre FS, la compagnie américaine Delta Airlines et le ministère italien des Finances pour la reprise de la compagnie.

Mais Atlantia mettrait des conditions à son entrée, comme la garantie de maintien des concessions à Aspi.

Une couleuvre qui serait difficile à avaler pour le Mouvement 5 étoiles, qui forme la coalition gouvernementale avec la Ligue (extrême droite) et qui n'a pas eu de mots assez forts contre le groupe après l'effondrement du pont.

"Qui veut entrer dans Alitalia en pensant avoir une faveur du gouvernement se trompe de gouvernement. Au ministère des Infrastructures et des Transports, il y a une table-ronde pour révoquer les concessions à Atlantia. Que personne ne se fasse d'illusion sur le fait qu'en entrant dans Alitalia ceci s'arrête", a ainsi affirmé le patron du M5S, Luigi di Maio.

afp/rp