Le rachat d'Abertis, qui réalise un tiers de son bénéfice en France et dispose d'un réseau étendu en Amérique latine, permettrait à Atlantia de réaliser environ 60% de son bénéfice brut hors d'Italie bien avant l'échéance de 2020 qu'il s'est lui-même fixée.

Contrôlé par la famille Benetton, Atlantia cherche à réduire son exposition à l'Italie, pays en panne économique depuis plusieurs années où il réalise pour l'instant 75% de son bénéfice brut.

Abertis est pour sa part confronté à l'expiration prochaine de ses concessions autoroutières en Espagne.

La famille Benetton a négocié avant de lancer son offre avec la banque espagnole La Caixa, actionnaire majoritaire d'Abertis avec une participation de 22,3% détenue via Criteria Caixa, ont dit des sources.

"Nous pensons que nous avons atteint le but" de rendre cette offre amicale et attrayante pour les actionnaires et les équipes dirigeantes des deux groupes, dit Giovanni Castellucci, l'administrateur délégué d'Atlantia, cité dans un communiqué du groupe.

Atlantia précise qu'il propose 16,50 euros par action Abertis, ou à défaut 0,697 action Atlantia par action Abertis.

L'objectif de cette offre est de parvenir à au moins 50% du capital d'Abertis plus une action mais n'est pas de retirer le groupe espagnol de la cote, a dit Atlantia.

Le titre Abertis, qui a pris près de 8% depuis que les premières rumeurs sur une prochaine offre d'Atlantia ont émergé le 18 avril, cédait un peu de terrain à 16,41 euros à 08h25 GMT en Bourse de Madrid.

Atlantia gagne en revanche 2,48% à 24,81 euros au même moment, plus forte hausse de l'indice phare de la Bourse de Milan, lui-même en hausse de 0,19% au même moment.

Le groupe italien a déclaré que, dans le cadre de cette opération, il n'avait pas l'intention de faire une offre sur l'intégralité du capital de Cellnex, spécialiste des réseaux de téléphonie mobile dont Abertis est actionnaire à hauteur de 34%.

Si le rachat d'Abertis aboutit, Atlantia envisage de vendre suffisamment de titres Cellnex pour ne pas avoir à se soumettre à la législation espagnole qui impose à un acquéreur d'une participation au moins égale à 30% dans une entreprise de lancer une offre sur l'intégralité du capital de sa cible.

(Avec Andres Gonzalez à Madrid; Wilfrid Exbrayat et Bertrand Boucey pour le service français)

par Francesca Landini

Valeurs citées dans l'article : Abertis Infraestructuras S.A., Atlantia SpA