* Progrès sur la diffusion de l'offre spécifique

* Engagements tenus sur le plafonnement des frais d'incidents

* Baisse en vue des frais bancaires des clients les plus fragiles

PARIS, 17 juin (Reuters) - Des progrès "encourageants" ont été réalisés par les banques françaises sur l'abaissement des frais d'incidents bancaires et la diffusion de l'"offre spécifique" destinée aux clients les plus fragiles, selon le gouverneur de la Banque de France (BdF), François Villeroy de Galhau.

La période "2018-2019 restera comme une étape de progrès décisif de la lutte contre les frais bancaires excessifs des clients fragiles (même si) nous devons évidemment rester collectivement fortement mobilisés", a déclaré lundi François Villeroy de Galhau, également président de l'Observatoire de l'inclusion bancaire (OIB), lors d'une conférence de presse de présentation du rapport 2018 de cette instance.

Selon ce rapport, le nombre de personnes recensées comme étant en situation de fragilité financière (parce que surendettées, inscrites au fichier central des chèques, confrontées à des incidents de paiement récurrents ou encore bénéficiant de faibles ressources) est passé de 3,25 millions en 2017 à 3,4 millions en 2018.

Alors que les banques sont tenues de détecter ces clients et de leur proposer une "offre bancaire spécifique" - un forfait réunissant des services bancaires de base dont le coût est plafonné à trois euros par mois - seuls 384.000 d'entre eux, soit 11% des personnes éligibles, bénéficiaient, fin 2018, d'une telle offre.

"Il y a déjà en la matière sur l'année 2018 un certain nombre de phénomènes encourageants même s'ils ne sont pas suffisants", a souligné François Villeroy de Galhau.

Le nombre de bénéficiaires de l'offre spécifique a en effet progressé de 10% l'an dernier par rapport à 2017 et cette tendance s'est poursuivie sur les trois premiers mois de 2019, avec une progression de 5% qui a permis au nombre de bénéficiaires de franchir le seuil des 400.000.

Les banques françaises s'étaient engagées en septembre dernier, à la demande du ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire, à accélérer la diffusion de cette offre et à plafonner les frais d'incidents bancaires pour ses bénéficiaires à 20 euros par mois et 200 euros par an.

Ces engagements "seront jugés l'an prochain (...) à fin 2019", a rappelé le gouverneur de la BdF.

ENGAGEMENTS TENUS SUR LE PLAFONNEMENT

Au-delà de cette limitation des frais d'incidents bancaires pour les détenteurs de l'offre spécifique, les banques françaises s'étaient également engagées à la demande d'Emmanuel Macron, en décembre, sur fond de crise des "Gilets jaunes", à plafonner ces frais à 25 euros par mois pour l'ensemble des plus de trois millions de clients fragiles.

Les premiers résultats du suivi de ces engagements applicables au 1er février 2019 font "apparaître une forte mobilisation de la profession pour mettre rapidement en place ce dispositif de plafonnement", est-il noté dans le rapport.

"Les engagements sur le plafonnement à 25 euros au plus tard au 1er février ont été tenus", a souligné François Villeroy de Galhau en ajoutant que "ça se traduit par un gain de pouvoir d'achat significatif pour des centaines de milliers de Français en situation de fragilité financière en 2019".

Saluant la "mobilisation collective" de la profession, il a prévenu que l'Observatoire resterait "vigilant" sur le contrôle du respect des engagements et a déclaré avoir "très bon espoir" de voir baisser "significativement" en 2019 les montant moyens des frais bancaires dont s'acquittent les clients fragiles sous l'effet de ces différents leviers d'action.

Selon le rapport de l'OIB, le montant moyen de l'ensemble des frais bancaires payés annuellement par les clients en situation de fragilité financière s'est établi à 300 euros l'an dernier (contre 320 euros en 2017).

Pour les seuls bénéficiaires de l'offre spécifique, le total annuel moyen des frais a été limité à 185 euros.

Le rapport de l'Observatoire de l'inclusion bancaire 2018:

https://bit.ly/2ZsOKzf (Myriam Rivet, édité par Simon Carraud)

Valeurs citées dans l'article : BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale