À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,08% à 5.079,05 points. Le Footsie britannique a perdu 0,06% et le Dax allemand a cédé 0,38%.

L'indice EuroStoxx 50 s'est replié de 0,07%, mais le FTSEurofirst 300 a pris 0,05% et le Stoxx 600 0,15%.

Assez optimistes avant le discours de Donald Trump sur l'état de l'Union, les investisseurs ont dû ravaler leurs espoirs d'annonces concrètes sur des avancées dans les négociations commerciales en cours avec Pékin.

La volonté réitérée du président américain d'ériger un mur entre les Etats-Unis et le Mexique a aussi rappelé aux investisseurs qu'une nouvelle fermeture des administrations américaines ("shutdown") n'était pas exclue.

Du côté des entreprises, si les publications de la veille ont été bien accueillies, celles parues mercredi ont été loin d'être aussi enthousiasmantes, ce qui a freiné encore l'élan du marché.

VALEURS

Plus forte baisse sectorielle, l'indice Stoxx de l'automobile a perdu 0,28%, avec comme principal contributeur à ce repli, l'allemand Daimler (-1,81%), qui a annoncé une chute plus importante que prévu de son bénéfice d'exploitation en raison des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine et du coût croissant du développement des véhicules électriques et autonomes.

BNP Paribas (+1,77%) a aussi fait partie des déceptions du jour après avoir révisé à la baisse certains de ses objectifs pour 2020 en raison de la faiblesse de ses activités de marché. Le titre est toutefois parvenu à clôturer en hausse avant les annonces de sa consoeur Société générale (+1,68%) jeudi en avant-Bourse.

Le secteur bancaire (+1,02%) a par ailleurs été tiré par la publication applaudie du groupe bancaire britannique CYBG (+13,98%).

Lanterne rouge du Stoxx 600, Ubisoft (-9,52%) a lourdement chuté après les publications de ses concurrents américains Electronic Arts et Take-Two qui dévissent à Wall Street après un avertissement sur les ventes pour le premier et des prévisions jugées décevantes pour le second.

A l'opposé, le compartiment technologique (+1,9%) a signé la plus forte progression sectorielle, porté par Dassault Systèmes (+10,11%), de loin la plus forte hausse du CAC 40, après avoir publié un chiffre d'affaires trimestriel supérieur à ses objectifs.

A WALL STREET

A la clôture des marchés européens, Wall Street évoluait sans grande tendance, plutôt pénalisée par la chute des acteurs des jeux vidéos.

L'indice Dow Jones perdait 0,08%, le S&P 500 cédait 0,20% et le Nasdaq reculait de 0,29%.

LES INDICATEURS DU JOUR

Le recul inattendu des commandes à l'industrie en Allemagne en décembre est venu s'ajouter à une série d'indicateurs moroses en zone euro.

Aux Etats-Unis, le déficit commercial des Etats-Unis s'est fortement réduit au mois de novembre, dans un contexte de baisse des importations de téléphones mobiles et de produits pétroliers.

TAUX La séance est de nouveau marquée par un repli du rendement des Treasuries à dix ans, qui évolue désormais autour de 2,68% en raison des anticipations d'une pause prolongée de la Réserve fédérale dans le relèvement de ses taux.

La statistique allemande des commandes à l'industrie a aussi contribué à la faiblesse générale des rendements obligataires. Le rendement du Bund allemand a fini la journée à 0,17%, non loin de ses plus bas de l'année.

Les rendements des obligations souveraines italiennes ont poursuivi leur remontée entamée depuis l'annonce de l'entrée en récession de l'Italie fin 2018.

Selon l'agence de presse Ansa, la Commission européenne pourrait annoncer jeudi une révision drastique de sa prévision de croissance pour la péninsule en 2019, à 0,2% contre une estimation précédente de 1,2%.

En dépit des craintes sur la croissance de la troisième économie de la zone euro, le Trésor italien a rencontré mercredi un vif succès pour un emprunt syndiqué de dette à 30 ans, ce qui a lui a permis de lever 8 milliards d'euros.

CHANGES

Le dollar reste orienté à la hausse en dépit de la déception entourant l'intervention cette nuit de Donald Trump et du repli des rendements obligataires américains.

L'"indice dollar", qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de devises de référence, avance de 0,19%, au plus haut depuis le 25 janvier.

Le billet vert profite surtout de la faiblesse de l'euro, qui continue de souffrir des indicateurs décevants en zone euro. La devise unique perd 0,3% face au dollar, à 1,1374.

Le mouvement le plus marqué sur les devises revient au dollar australien, en baisse de 1,5% face au dollar américain après les déclarations de Philip Lowe, le gouverneur de la banque centrale d'Australie (RBA), qui, dans son premier discours public de l'année, a ouvert la porte à une possible baisse des taux.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont effacé leur repli après l'annonce par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) d'une hausse moins forte que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis.

Le baril de Brent revient à 62,71 dollars, après un plus bas en séance à 61,05 dollars, et le baril de brut léger américain se traite à plus de 54 dollars.

MÉTAUX

Le cours du nickel a touché un plus haut de plus de quatre mois mercredi, dopé par des inquiétudes relatives à la fermeture forcée d'une mine de fer du brésilien Vale après la rupture d'un barrage qui a fait plus de 300 morts. L'arrêt de la production fait craindre une baisse de la demande de Vale en nickel.

A SUIVRE JEUDI:

Les publications de résultats se poursuivront en Europe avec notamment les annonces à Paris de Société générale, Pernod Ricard, Total et Sanofi ainsi que celle d'ArcelorMittal à Amsterdam.

Les investisseurs seront aussi attentifs à la publication par la Commission européenne de ses nouvelles prévisions économiques.

(Édité par Juliette Rouillon)

par Blandine Henault