* Cyrille Bolloré proposé pour remplacer son père à l'AG du 15/04

* Vivendi passe une dépréciation de E1,1 md sur Telecom Italia

* UMG brille au T4, des banques bientôt désignées

* Canal+ perd encore des clients, manque son objectif d'Ebita

* Résolution permettant une OPRA portant jusqu'à 25% du capital (Actualisé avec conférence téléphonique et source)

par Gwénaëlle Barzic et Mathieu Rosemain

PARIS, 14 février (Reuters) - Vincent Bolloré, premier actionnaire de Vivendi, cèdera son siège au conseil de surveillance à son fils Cyrille lors de la prochaine assemblée générale du groupe de médias et de divertissement, contraint de passer une dépréciation sur ses parts dans l'opérateur Telecom Italia.

L'annonce constitue une surprise alors que le milliardaire de 66 ans avait jusque-là évoqué la date du 17 février 2022, bicentenaire de la création de l'entreprise familiale qui porte son nom, pour passer le relais à ses enfants.

"Il sera proposé aux actionnaires la nomination au Conseil de surveillance de Monsieur Cyrille Bolloré en remplacement de Monsieur Vincent Bolloré", déclare Vivendi de façon laconique dans le communiqué de ses résultats 2018.

Le PDG du groupe Bolloré avait déjà cédé l'an dernier la présidence du conseil de Vivendi à son autre fils Yannick, dirigeant du publicitaire Havas, devenu filiale de Vivendi.

"Cela ne signifie pas du tout qu'il quitte Vivendi", a cependant affirmé une source au fait du dossier.

L'arrivée du directeur général délégué du groupe Bolloré , qui est âgé de 33 ans, s'inscrit dans la volonté de Vincent Bolloré de préparer la transition avec ses enfants, a-t-on dit de même source.

"Il y a une nouvelle génération qui arrive. Le plus important c'est que nous avons l'engagement de long terme de notre premier actionnaire", a déclaré le président du directoire Arnaud de Puyfontaine lors d'une conférence téléphonique, en réponse à la question d'un analyste financier.

L'entrepreneur breton a jusque-là tenu fermement les rênes du propriétaire de Canal+ et de la maison de disque Universal Music Group dont il était entré au capital en 2012. L'homme d'affaires, réputé pour ses coups en Bourse, avait par la suite renforcé périodiquement sa participation qui représente aujourd'hui plus de 26%.

Cette transition intervient au moment où Vivendi continue de ferrailler avec le fonds Elliott en Italie tout en préparant l'ouverture du capital de sa pépite Universal Music Group.

RACHATS D'ACTION ET OPRA AU MENU DE L'AG

Le français, premier actionnaire de Telecom Italia avec environ 24% du capital, a annoncé ce jeudi avoir passé une dépréciation de 1,07 milliard d'euros sur ses titres, qu'il justifie par "l'incertitude affectant la gouvernance" et "l'évolution de l'environnement réglementaire et concurrentiel".

Vivendi critique la gestion de l'opérateur historique italien depuis que le fonds activiste américain Elliott Capital a pris le contrôle de son conseil il y a un an.

Le groupe a par ailleurs annoncé qu'il prévoyait de sélectionner dans les "prochaines semaines" les banques conseil qui l'accompagneront dans la cession d'une participation dans sa maison de disques UMG, qui a brillé au quatrième trimestre avec un bond de 12,3% de ses ventes.

Canal+, qui fait face à l'accélération de Netflix dans l'Hexagone, a en revanche continué de perdre des abonnés en France avec un total tombé à 4,73 millions, hors abonnements avec les opérateurs télécoms.

Le spécialiste de télévision payante a vu son Ebita avant charges de restructuration progresser de près de 22% à 428 millions l'an dernier mais en-deça de l'objectif fixé par la société en début d'année (450 millions d'euros).

La chaîne cryptée n'a pas réitéré son objectif d'atteindre 500 millions d'euros cette année, indiquant seulement qu'elle comptait améliorer sa profitabilité.

Vivendi a par ailleurs annoncé qu'il solliciterait l'approbation des actionnaires en vue de procéder à des rachats d’actions représentant jusqu'à 10 % du capital social et à une Offre Publique de Rachat d’Actions (OPRA) jusqu'à 25% du capital social.

Le communiqué :

https://bit.ly/2S1yXmX

La présentation :

https://bit.ly/2IbK4dy

(Gwénaëlle Barzic et Mathieu Rosemain, édité par Benoît Van Overstraeten)

Valeurs citées dans l'article : Bolloré, Mediaset, Telecom Italia, Vivendi, Netflix