Des questions, des sujets, il semblerait que le capitalisme et sa plus simple expression, le libéralisme, soient redevenus un sujet. Les intellectuels s'en emparent, les bloggeurs économistes aussi, il devient question de futur, de renouvellement d'un modèle, de ses structures, de son système. Et c'est dans l'hebdomadaire Le Point que se situe le débat sous la plume de l'éditorialiste Luc de Barochez : « Le libéralisme, antidote au populisme ». Citant « le manifeste pour un renouveau libéral » publié par The Economist à l'occasion de son 175ème anniversaire, le journaliste n'y va pas par quatre chemins : « le libéralisme doit revenir aux deux principes qui ont fait son succès : la liberté et l'intérêt commun ». Et d'ajouter : « Le paradoxe est que le libéralisme est aussi le remède à la fièvre antisystème qui consume les démocraties occidentales. Qu'il soit de droite ou de gauche, il est un instrument de combat contre les dérives populistes et communautaires.

Les replis identitaires ne résistent pas à sa foi en l'autonomie de l'individu ». Voilà qui est dit, avoué, publié, partagé, The Economist arguant que le libéralisme doit dans le même temps faire son aggiornamento : « Le véritable esprit du libéralisme n'est pas de s'autopréserver, mais d'être radical et perturbateur ». Alors notre modèle économique profitera-t-il de ce moment pour se diligenter, se réviser, écouter, entendre et délivrer, voire produire, de nouvelles règles ?

Au même moment, quelques intellectuels cherchent à faire avancer notre pierre philosophale en proposant un nouveau regard sur le monde. C'est le cas de Yuval Noah Harari, auteur du best-seller, Sapiens, qui se fend d'un nouvel opus intitulé : « 21 questions pour le XXIème siècle » (Albin Michel). Or que dit-il ? « Comme d'habitude, l'Histoire a pris un tournant inattendu. Après l'effondrement du fascisme et du communisme, au tour du libéralisme d'être en mauvaise posture. Où allons-nous ? ». La bonne question, le doute méthodique du moment, au sens très cartésien du terme. Et d'ajouter : « Désormais, la ressource la plus importante est le savoir. Envoyer une armée pour conquérir la Silicon Valley ne vous servira à rien, car il n'y a pas de mines de silice en Californie ».

L'époque bat son plein et son vide, le débat sur le libéralisme est explosif, intéressant et sans doute fondamental. Les Echos partageaient ce matin une information sur l'évolution de notre monde connecté. « Le partage de photo ? Instagram le fait déjà. Les stories ? Idem. La messagerie privée ? Egalement. Mais voilà une fonctionnalité qui pourrait aider Snapchat - actuellement en mauvaise posture - à se différencier de son concurrent direct : le « Visual search ». L'application phare des jeunes générations a confirmé lundi avoir noué un partenariat avec Amazon afin de proposer une sorte de « moteur de recherche visuel » pour le géant du e-commerce. Cette fonctionnalité faisait l'objet de rumeurs depuis plusieurs mois, des développeurs l'ayant repéré dans le code source de l'application ». Elle est testée à partir de cette semaine aux Etats-Unis mais devrait être déployée progressivement.

Le libéralisme connaît parfois des crises, mais il ne cesse de créer et d'inventer. Pour notre meilleur et aussi notre pire…

Christian Moguerou, journaliste

La Sté Crédit Agricole SA a publié ce contenu, le 27 septembre 2018, et est seule responsable des informations qui y sont renfermées.
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