La banque française espère ainsi récolter au moins 1,148 milliard à 1,406 milliard d'euros. Ce montant brut initial pourrait être porté entre 1,32 milliard et 1,617 milliard d'euros en cas d'exercice intégral de l'option de surallocation, par laquelle Société générale céderait jusqu'à 92,9 millions d’actions, soit 23% du capital de la société.

La mise en Bourse est destinée à accroître la visibilité et la notoriété du gestionnaire de flottes automobiles, dont les perspectives de croissance sont portées par l'essor de l'économie collaborative et les nouveaux usages de la voiture, et doit lui permettre de financer des acquisitions par actions.

Société générale restera l’actionnaire de contrôle d’ALD, dont elle détient actuellement 100% du capital valorisés dans ses comptes à 3,1 milliards d'euros, et elle a réaffirmé dans un communiqué son "soutien durable" à sa filiale.

"Cette introduction en Bourse confirme la nature stratégique d’ALD au sein du groupe Société générale. Elle va permettre à ALD d’accélérer son développement et de devenir un leader dans un secteur de la mobilité en pleine transformation", a souligné le directeur général de la banque, Frédéric Oudéa.

L'opération devrait renforcer de manière significative les fonds propres de la Société générale : la cession de 23% du capital d’ALD aurait un impact positif compris entre 12 points de base et 20 points de base sur son ratio CET1 (fonds propres "durs") à fin juin 2017.

Ce ratio était de 11,6% à fin mars 2017.

SÉRIE D'ACQUISITIONS

En Bourse, l'action Société générale cède 0,97% à midi, dans des volumes cependant anémiques en ce lundi de Pentecôte. Le titre sous-performe le marché (-0,5% pour l'indice CAC 40) et le compartiment bancaire européen (-0,23% pour l'indice sectoriel Stoxx).

Des sources au fait du dossier avaient indiqué à Reuters début mai que la valorisation d'ALD pourrait atteindre quelque 7 milliards d'euros.

A titre de comparaison, la capitalisation boursière du numéro un mondial de la gestion de flottes automobiles, le canadien Element Fleet Management, est de 2,42 milliards d'euros (3,64 milliards de dollars canadiens) selon les données Thomson Reuters.

ALD avait annoncé en mai l'enregistrement de son document de base auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF) en vue de sa mise en Bourse, qui sera la plus importante sur la place de Paris depuis celle d'Amundi, filiale de gestion d'actifs du Crédit agricole, en novembre 2015.

La société revendique la première place en Europe et la troisième dans le monde par la taille de sa flotte, qui dépasse 1,4 million de véhicules gérés.

Elle prévoit une croissance de 8% à 10% par an des véhicules sous gestion sur la période 2016-2020. En 2016, son résultat net part du groupe a progressé de 20,6% à 511,7 millions d'euros.

ALD, déjà présente dans plus d'une quarantaine de pays, a annoncé deux acquisitions le mois dernier. Elle a mis la main sur Merrion Fleet pour entrer sur le marché irlandais et sur BBVA Autorenting, filiale du groupe bancaire BBVA, qui est le septième acteur de la gestion de flotte automobile en Espagne.

L'offre débutera le 5 juin et devrait se terminer le 14 juin. La fixation définitive du prix d'introduction est prévue le 15 juin, la négociation des actions ALD débutant le lendemain 16 juin.

Les coordinateurs de l'opération sont Crédit Suisse, JPMorgan et Société générale CIB.

(Dominique Rodriguez, édité par Véronique Tison)