Paris (awp/afp) - L'éditeur de logiciels industriels Dassault Systèmes va rejoindre le CAC 40 à la place de Solvay, renforçant la place du secteur technologique au sein de l'indice phare parisien, qui reste dominé par les valeurs industrielles.

Créée en 1981, cette filiale du groupe Dassault spécialisée dans l'édition de logiciels de conception en 3D, a connu un parcours boursier exemplaire au cours de ces dix dernières années. Celui-ci sera couronné par son entrée dans le saint des saints boursiers, le 24 septembre prochain.

Le groupe, notamment connu pour son logiciel de conception assistée par ordinateur Catia, a débuté l'année sur une solide croissance de son activité, ce qui lui a permis de relever son objectif de bénéfice net par action pour 2018. Une performance qui a été saluée par les investisseurs.

Le fleuron de la technologie française, dont la capitalisation boursière atteint 33,8 milliards d'euros, a ainsi vu son titre bondir de 45,67% depuis le début de l'année.

"Cette entrée n'est pas surprenante, Dassault Systèmes fait partie des belles pépites qui ont une valeur ajoutée et peuvent être compétitives, notamment à l'international, sur des technologies de pointe", a commenté auprès de l'AFP Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

De son côté, le groupe chimique Solvay, engagé depuis près de cinq ans dans un virage stratégique, a connu un premier trimestre mitigé mais a vu son bénéfice net croître de 9,8% au deuxième trimestre, à 339 millions d'euros.

La société belge, dont la capitalisation en Bourse pèse 11,7 milliards d'euros, a vu son titre perdre 4,75% depuis le 1er janvier 2018.

"Les perspectives de Solvay restent relativement sombres, certains investisseurs s'interrogent sur son développement au cours des prochaines années, ce qui peut contribuer à expliquer cette sortie", a estimé M. Dembik.

Une touche de tech supplémentaire

Avec cette nouvelle arrivée, l'indice CAC 40 qui reste dominé par les grands groupes industriels, penchera un peu plus vers le secteur des nouvelles technologies.

"Le secteur technologique doit être représenté dans les grand indices, or il était peu présent dans le CAC 40", a commenté auprès de l'AFP Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuille chez Mirabaud France.

"L'arrivée d'une nouvelle valeur technologique permet un rééquilibrage entre les anciennes et les nouvelles économies", a-t-il ajouté.

L'indice, qui a récemment fêté ses 30 ans et auquel on reproche sa composition vieillissante, avait déjà amorcé un virage l'an dernier, lorsqu'il avait accueilli le groupe informatique Atos et le fabricant franco-italien de semi-conducteurs (puces électroniques) STMicroelectronics.

Euronext ne décide pas des entrées et sorties de valeurs au sein du CAC 40, celles-ci sont entre les mains de son Conseil scientifique des indices, qui se réunit tous les trimestres.

Il prend en compte deux critères majeurs, la taille du capital flottant (capital négociable en Bourse) et le nombre d'échanges enregistrés sur les titres.

Lors de cette révision, le Conseil a également décidé de sortir de l'indice SBF 120 le géant des matériaux de construction LafargeHolcim et d'y ajouter Mercialys, filiale foncière du groupe de distribution Casino.

La précédente modification de la composition du CAC 40 était intervenue en juin dernier, lorsque le groupe français de luxe Hermès avait remplacé le géant suisse des matériaux de construction LafargeHolcim.

Au total, plus de 90 sociétés ont un jour fait partie de l'indice phare parisien, selon une étude des cabinets de conseil EY et Ricol Lasteyrie, publiée en juin.

Le prochain conseil scientifique des indices d'Euronext est prévu le 13 décembre 2018.

afp/rp