par Mathieu Rosemain

PARIS, 16 juin (Reuters) - L'application française de traçage du coronavirus pourrait se révéler incompatible avec celles des autres pays de l'Union européenne, en raison du mode de stockage centralisé de ses données, a déclaré mardi la vice-présidente de la Commission européenne.

Bruxelles espérait que les données des applications des pays membres pourraient être agrégées, permettant ainsi de suivre les déplacements effectués au sein de l'UE, de cartographier la propagation du virus et de fournir des informations rassurantes sur le plan sanitaire au moment où la relance du tourisme constitue un enjeu économique majeur.

Avec son application "StopCovid", disponible depuis le 2 juin dernier, la France utilise la technologie Bluetooth à travers un système centralisé tandis que l'Allemagne, l'Italie et d'autres pays ont opté pour une identification des contacts par Bluetooth également mais limitée aux échanges entre smartphones.

"Il est un peu plus délicat de développer les normes techniques d'interopérabilité entre des systèmes décentralisés et le système centralisé développé par la France", a observé Margrethe Vestager lors d'une audition organisée par l'Assemblée nationale française.

La France a précisé que l'accès à ses données centralisées était une affaire de souveraineté. L'application "StopCovid" a été téléchargée par environ 1,5 million de personnes - soit 2% de la population française.

Le développement de l'application a été mené par l'Institut national de recherche Inria, avec le soutien de plusieurs entreprises françaises, notamment Orange, Capgemini et Dassault Systèmes. (Mathieu Rosemain; version française Juliette Portala, édité par Jean-Michel Bélot)