PARIS, 18 octobre (Reuters) - Le démantèlement de la banque franco-belge Dexia et la création d'un nouvel établissement bancaire public dédié aux collectivités locales françaises ne doit pas déboucher sur la "fin" de Dexia Crédit Local (DCL) et de ses 1.380 employés, a prévenu mardi la CFDT.

La Caisse des dépôts (CDC) et la Banque postale vont reprendre la majorité du capital de Dexia Municipal Agency - la société qui refinance les prêts accordées par Dexia Crédit Local - et créer une nouvelle entité bancaire pour le financement des collectivités locales.

Pour la CFDT, le sort des employés et de l'entreprise dans ce nouvel ensemble est encore flou et suscite des inquiétudes.

"Des incertitudes persistent sur le nouveau rôle de Dexia Crédit Local et sur un éventuel transfert des activités de DCL (au nouvel établissement)", indique le syndicat dans un communiqué.

"Désormais, il est nécessaire de s'assurer que cette banque (DCL) a les moyens de continuer une activité bancaire en préservant les emplois", a ajouté la CFDT qui plaide pour l'arrêt des ventes de filiales rentables et le maintien des activités pérennes.

Selon le syndicat qui a demandé à rencontrer le ministre des Finances François Baroin, DCL compte 1.340 emplois.

Première victime de la crise de la dette souveraine européenne, le groupe Dexia va être scinder entre différentes entités avec la nationalisation des activités belges et la vente des filiales luxembourgeoise et turque.

Le plan comprend aussi 90 milliards d'euros de garanties publiques pour assurer les besoins de financement de l'entité cotée qui restera de l'ancien numéro un mondial du financement des collectivités locales et de son portefeuille obligataire.

Un porte-parole de Dexia n'a pas souhaité faire de commentaire.

"La question du personnel de DCL relève de Dexia", indique à Reuters une source prochaine des négociations sur le devenir des activités de financement des collectivités locales.

Le conseil d'administration de Dexia se réunit mercredi soir et devrait faire un point sur l'avancement du démantèlement.

Des sources proches du dossier ont par ailleurs indiqué à Reuters que Qatar National Bank (QNB) envisageait une offre sur Denizbank , la filiale turque de Dexia, une opération qui pourrait atteindre 4 à 6 milliards de dollars.

D'autres sources ont ajouté que dans le cadre de l'avenir des activités de financement des collectivités locales, la Banque postale et la Caisse des dépôts détiendront respectivement 65% et 35% de la nouvelle banque publique, confirmant en cela des informations du journal Les Echos. (Julien Ponthus et Matthieu Protard, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : DEXIA, Qatar National Bank SAQ