La mise en concurrence du parc hydraulique français est un serpent de mer depuis l'annonce en 2010 d'une série d'appels d'offres pour dix barrages représentant 20% de la puissance hydroélectrique française, conformément à des directives européennes, qui ne s'est jamais concrétisée.

Le gouvernement a présenté en février aux syndicats une série de propositions afin de permettre à la France de répondre aux exigences de Bruxelles, qui l'a mise en demeure en 2015 d'accélérer la libéralisation d'un secteur très largement dominé par l'électricien public EDF.

"Nous serons candidats au renouvellement des concessions des barrages hydroélectriques en France", déclare Patrick Pouyanné dans l'édition de septembre de Capital.

"Total a vocation à investir dans le bas carbone et à devenir producteur d’électricité, avec le gaz et avec les renouvelables comme le solaire, l’éolien et l’hydroélectrique", explique-t-il.

"L’économie mondiale s’électrifie notamment en raison du digital et de l’enjeu climatique. Si bien que cette énergie qui

ne pèse que 20% de l’énergie mondiale aujourd’hui pourrait monter à 40% dans vingt ans", note-t-il.

Le groupe pétrolier, qui s'est renforcé dans la distribution de gaz et les renouvelables en France, pourrait ainsi venir concurrencer EDF, premier exploitant du parc hydroélectrique français avec environ 80% des capacités de production, loin devant Engie, numéro deux du secteur.

Interrogé sur l'arrêt du projet gazier de Total en Iran, Patrick Pouyanné répond : "Rien n’est irréversible. Total a une longue histoire en Iran. Mais on a toujours été clair avec les Iraniens : si les sanctions américaines revenaient, nous ne pourrions pas rester."

"La vie des affaires est ainsi faite. C’est une perte d’opportunités pour l’entreprise mais cela n’a pas un coût élevé", ajoute-t-il.

(Gwénaëlle Barzic, édité par Dominique Rodriguez)

Valeurs citées dans l'article : Total, ENGIE, Electricité de France