Paris (awp/afp) - La commission de régulation de l'énergie (CRE) a revu à la hausse le coût de production de l'électricité par le parc nucléaire actuel pour les 20 prochaines années qu'elle estime à 57 à 61 euros par mégawattheure (MWh), des chiffres toutefois bien inférieurs à ceux avancés par EDF, selon un rapport confidentiel dévoilé mardi dans la presse.

Dans une lettre du 10 mars 2023, le gouvernement avait demandé au régulateur de l'énergie de mettre à jour son évaluation du coût de production du parc nucléaire existant, y compris l'EPR de Flamanville qui doit entrer en service au premier trimestre 2024. Celui-ci était estimé par la CRE à 48,36 euros le MWh en 2020.

La nouvelle estimation de la CRE conduit à une progression du coût de production nucléaire, en comptant le démantèlement, qui est porté à 60,70 euros/MWH sur la période 2026-2030, 59,10 euros sur 2031-2035 et 57,30 euros sur 2036-2040.

Ces chiffres sont toutefois bien inférieurs à ceux présentés par EDF à la CRE, l'électricien ayant évalué ses coûts à 74,80 EUR/MWh sur la période 2026-2030 ; 73,90 EUR le MWh sur 2031-2035 et 69,90 EUR/MWh sur la période 2036-2040, selon la synthèse de ce rapport confidentiel remis en juillet au gouvernement et dévoilé mardi par le média en ligne Contexte.

Cette nouvelle analyse s'inscrit "dans le cadre des travaux relatifs à une nouvelle régulation du marché de l'électricité" voulue par Emmanuel Macron, a expliqué le ministère de la Transition énergétique lors d'une réunion avec quelques journalistes.

L'objectif est que "les consommateurs français, ménages et entreprises puissent bénéficier de prix stables proches des coûts de production d'électricité en France", a ajouté le ministère.

Interrogée, la direction d'EDF n'a pas souhaité commenter ce rapport, alors que les discussions avec le gouvernement pour trouver une nouvelle forme de régulation pour le nucléaire de demain se poursuivent.

L'Etat et EDF travaillent en effet à l'élaboration du nouveau cadre censé prendre le relais de l'Arenh en 2025. Ce mécanisme, largement décrié par EDF, oblige le fournisseur historique à vendre une partie de son électricité à des fournisseurs alternatifs, à un prix bas de 42 euros, qui n'a jamais été réévalué.

Pour le ministère, les nouvelles estimations de la CRE ne constituent "pas des hypothèses de niveau de régulation du nucléaire existant, un sujet sur lequel (...) le gouvernement sera amené à faire des propositions dans les prochaines semaines", a-t-il précisé.

afp/rp