Paris (awp/afp) - Engie a revendu au fonds d'investissement Riverstone Holdings quatre centrales à charbon, situées à Rotterdam aux Pays-Bas et à Farge, Zolling et Wilhelmshaven en Allemagne, pour près de 200 millions d'euros (227 millions de francs suisses), a annoncé le groupe d'énergie français, dans un communiqué vendredi.

"Cette cession est soumise aux conditions usuelles, sa réalisation étant prévue au cours du second semestre de l'année 2019", a précisé Engie, selon qui, le charbon ne représentera plus que 4% des capacités de production d'électricité du groupe au terme de la cession.

Engie, qui veut devenir "le leader mondial de la transition zéro carbone", et dont l'Etat français est encore actionnaire à hauteur de 23,64%, avait annoncé sa volonté de se désengager du charbon à la fin de l'année 2015, alors que le charbon pesait 13% de ses capacités de production d'énergie au niveau mondial.

"Nous concentrons nos investissements dans les solutions dédiées aux entreprises et aux collectivités, la production d'énergie renouvelable à grande échelle et l'adaptation des réseaux d'électricité et de gaz requise par la transition énergétique", explique la directrice générale d'Engie, Isabelle Kocher, citée dans le communiqué.

"Nous y consacrerons 12 milliards d'euros pour la période 2019-2021, comme nous l'avons annoncé lors de notre Capital Markets Day, le 28 février dernier", ajoute-t-elle.

La stratégie est toutefois contestée par certains défenseurs de l'environnement, l'ONG Les amis de la Terre demandant notamment à Engie de fermer les centrales "au lieu de revendre le problème au plus offrant", laissant courir le risque que ces cessions ne fassent que prolonger la durée de vie des installations, les repreneurs souhaitant maximiser leurs investissements.

"A peine une semaine après l'action de désobéissance civile de masse contre la 'République des pollueurs', c'est une nouvelle fois la preuve que ce gouvernement, en tant qu'Etat actionnaire, est incapable de faire passer l'impératif climatique avant les intérêts économiques des multinationales", s'est indigné Cécile Marchand, chargée de campagne climat et acteurs publics aux Amis de la Terre, dans un communiqué vendredi.

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