Londres (awp/afp) - Le taux de chômage au Royaume-Uni est resté stable à 3,8% lors des trois mois achevés fin mai, son plus bas niveau depuis 1974, tandis que les salaires ont progressé plus vite qu'attendu, a annoncé mardi l'Office des statistiques nationales (ONS).

Le ralentissement économique observé au printemps dans le pays n'a pas encore eu d'impact majeur sur le marché de l'emploi, d'après des données publiées par l'institut officiel.

Pendant la période de mars à mai, 32,749 millions de personnes ont occupé un travail, soit un taux d'emploi de 76,0% - 0,1 point de moins que lors de l'étude précédente affichant un record. L'ONS a expliqué ce taux d'emploi encore élevé par le fait que davantage de femmes travaillaient désormais entre 60 et 65 ans à la suite d'une réforme des pensions des retraite.

Le nombre de personnes employées n'a augmenté toutefois que de 28.000 lors de ce trimestre, une progression plus faible que lors des études précédentes.

"Les données sur l'emploi tirées d'autres études sectorielles auprès des entreprises montrent que le nombre d'employés dans le pays devrait continuer de progresser", a expliqué néanmoins Samuel Tombs, analyste chez Pantheon Macroeconomics.

Le nombre de chômeurs a diminué pour sa part de 51.000, à 1,292 million de personnes.

La progression des salaires a accéléré de son côté, pour atteindre 3,4% d'une année sur l'autre (primes comprises), a aussi annoncé l'ONS. Cette augmentation est plus forte que celle de 3,1% qui était attendue par les analystes interrogés par Bloomberg.

Surtout, elle permet au pouvoir d'achat des ménages de progresser vigoureusement de 1,4%, a calculé l'ONS, car le rythme de l'inflation est moins élevé que celui de la progression des salaires.

Howard Archer, économiste à l'EY Item Club, a jugé que cette solide ascension des salaires réduisait les chances de voir la Banque d'Angleterre abaisser son taux directeur avant la fin de l'année. "Le ralentissement de la progression des chiffres de l'emploi devrait néanmoins alimenter la peur que l'économie britannique ait souffert au deuxième trimestre", a-t-il ajouté.

Les économistes spéculent sur l'impact négatif de l'incertitude persistante autour du Brexit, initialement prévu le 29 mars dernier mais finalement repoussé au 31 octobre.

La Banque d'Angleterre table sur une croissance nulle pour l'ensemble du deuxième trimestre, après une progression vigoureuse de 0,5% au premier. Des indicateurs PMI publiés début juillet par le cabinet Markit ont fait état d'un sévère coup de frein de l'activité en juin.

afp/jh