WASHINGTON, 3 novembre (Reuters) - Le président américain Donald Trump a exhorté dimanche le Premier ministre Boris Johnson et Nigel Farage, le chef de file du Parti du Brexit, à s'associer pour ne pas compromettre la perspective d'un accord commercial élargi entre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne une fois que Londres aura quitté l'Union européenne.

Devant des journalistes, il a dit que les deux hommes étaient ses amis, tout en déclarant que Boris Johnson était "l'homme de la situation".

Nigel Farage a annoncé plus tôt dans la journée qu'il ne briguerait pas personnellement de siège lors des élections anticipées du 12 décembre au Royaume-Uni afin de faire campagne sur tout le territoire contre l'accord de sortie de l'Union européenne négocié par Boris Johnson.

Ces élections, les premières organisées en décembre depuis 1923, s'annoncent imprévisibles et chaque alliance, que ce soit dans le camp des pro-Brexit ou des anti-Brexit, peut du coup radicalement changer la donne après quatre années de crise politique.

Selon le Times, les conservateurs britanniques écartent désormais la possibilité d'un Brexit sans accord, longtemps agitée par le Premier ministre Boris Johnson, dans leur programme en vue des élections.

Prié de dire quel dirigeant il soutenait, Donald Trump a déclaré : "Je les aime bien tous les deux. Je crois que Boris trouvera une solution. Ce sont tous deux des amis. Ce que j'aimerais bien, c'est que Nigel et Boris se réunissent. Je crois que c'est une possibilité."

Le président américain a encore dit que la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne devait être structurée pour faciliter la poursuite du commerce entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.

Le chef de file de l'opposition travailliste britannique, Jeremy Corbyn, a accusé jeudi Donald Trump de chercher à s'ingérer dans le processus électoral au Royaume-Uni pour faire élire "son ami" Boris Johnson.

Le dirigeant du Labour réagissait à des propos tenus un peu plus tôt par le président américain, qui a déclaré que Jeremy Corbyn serait "tellement mauvais" s'il dirigeait le Royaume-Uni, dans une interview accordée à la radio britannique LBC, menée par le chef du Parti du Brexit, Nigel Farage. (Jan Pytalski and Andrea Shalal, Benoît Van Overstraeten pour la version française)