Si les chiffres liés à la contamination du Covid-19 laissent entrevoir le bout du tunnel, les incertitudes subsistent en matière de conséquences économiques à plus long terme et pénalisent la monnaie unique face au billet vert, valeur refuge.

Les centaines de milliards débloqués par les banques centrales, l’UE et les gouvernements suffiront-ils à amortir le choc ?

Les derniers indicateurs américains donnent déjà un net aperçu des ravages économiques au sein de la première puissance mondiale avec 22 millions de chômeurs supplémentaires en quatre semaines, des ventes au détail qui dégringolent de près de 9% en mars, une production industrielle enregistrant sa plus importante chute depuis 1946 et une activité manufacturière new-yorkaise au plus bas de son Histoire.

Dans une Europe promise au même sort, l’absence de consensus sur une mutualisation des dettes entre ses membres montre par ailleurs les limites du projet commun telle qu’il fonctionne actuellement. Largement débattus, les « Coronabonds », nouvelle appellation des « Eurobonds » déjà évoqués à l’occasion de la crise de la dette, se heurtent toujours au blocage de plusieurs pays du Nord, l’Allemagne et les Pays-Bas en tête.

Le FMI envisage une contraction du PIB mondial d’au minimum 3% cette année, à condition que les mesures de confinement soient levées d’ici fin juin et que l’activité se redresse au deuxième semestre.

Freiner davantage la propagation ou relancer la machine économique, tel est donc le dilemme des Etats désormais incités à écourter la durée du confinement le plus strict, même prématurément, alors que le risque de contagion diminue.

Graphiquement, inutile de rechercher la moindre corrélation entre la valeur du Dollar et la macroéconomie américaine. Valeur refuge par excellence et principale devise de réserve de la planète, le billet vert conserve logiquement l’attrait des cambistes en temps de crise. Si l’Euro s’est provisoirement éloigné de ses récents points bas dans le sillage du rebond des Bourses mondiales, 1.0693 et 1.0446, nos deux prochains supports de long terme, restent sous la menace d’une plus large dégradation des statistiques et d’une deuxième vague de panique sur les marchés.