Pour la police indonésienne, Saracen est un groupement sur internet rémunéré pour diffuser des contenus incendiaires et polémiques sur les réseaux sociaux. Il est soupçonné de liens avec les organisateurs, il y a trois ans, d'une campagne de manifestations contre l'ex-gouverneur de Djakarta, accusé de blasphème envers l'islam.

"Ces comptes et ces pages s'employaient activement à dissimuler leurs activités et ils étaient liés au groupe Saracen", a expliqué à Reuters Nathaniel Gleicher, patron de la politique de cybersécurité de Facebook.

Le plus grand réseau social du monde a multiplié ces derniers mois les promesses d'amélioration du respect de la vie privée et de la sécurité des données de ses utilisateurs après une série de scandales sur l'utilisation des données personnelles et des soupçons de propagande idéologique qui ont nui à son image et en ont fait la cible de multiples enquêtes dans le monde entier.

En janvier, le groupe a annoncé la mise en place de deux nouveaux centres opérationnels régionaux, à Dublin et Singapour, pour surveiller tous les contenus ayant trait à des campagnes électorales.

L'Indonésie, pays à majorité musulmane de 260 millions d'habitants où Facebook compte plus de 100 millions d'utilisateurs, se prépare à une élection présidentielle en avril prochain. Les pages et les comptes supprimés totalisaient 170.000 abonnés sur Facebook et plus de 65.000 sur Instagram.

(Fanny Potkin; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)