GDF Suez (+1,40% à 24,66 euros) se distingue favorablement à la Bourse de Paris. Les investisseurs réagissent favorablement à la confirmation par le champion français de l'énergie de discussions en vue d'un rapprochement avec le premier producteur d"électricité britannique International Power. Pour l'heure, aucune décision n'a été prise, a précisé GDF Suez. Selon le "Mail on Sunday", le groupe français envisage une offre de 6,4 milliards de livres (7,6 milliards d'euros), soit 420 pence par action. Les marchés semblent croire à l'opération : le titre IP bondit de 8,27% à 343 pence à Londres.

Les spéculations sur l'intérêt de GDF Suez, qui ont débuté en automne dernier, ont déclenché une hausse de près 37% du titre International Power depuis le mois de novembre.

Le rapprochement serait réalisé par émission d'actions nouvelles International Power au profit de GDF Suez qui deviendrait ainsi l'actionnaire majoritaire du nouvel ensemble International Power qui resterait coté à la Bourse de Londres.

Toujours selon "Mail on Sunday", International Power pourrait verser un dividende exceptionnel en numéraire pour dédommager ses actionnaires.

Les négociations entre les deux groupes, qui s'étaient achevées sans succès en janvier dernier, auraient repris il y a deux semaines. L'opération serait stratégique pour GDF Suez qui souhaite étendre sa présence à l'international. Or International Power détient 45 centrales électriques dans le monde, dont des actifs en Asie et en Australie.

Par ailleurs, doté d'un faible endettement, GDF Suez a les moyens de son ambition. L'année dernière, GDF Suez a généré un cash flow libre de 9,6 milliards d'euros et affichait un ratio d'endettement de 45,7% au 31 décembre.

Dans une note publiée ce matin, Oddo souligne qu'il était encore trop tôt pour estimer les conséquences financières d'un tel deal.

"Les actifs internationaux de GDF Suez sont valorisés sur la même base que ceux d'IPR, il n'y a pas de raisons qu'il y ait destruction de valeur, bien au contraire, surtout au vu de la complémentarité des actifs", écrit le broker.

En revanche, Oddo estime qu'une telle opération serait négative pour la lisibilité du groupe. Certains investisseurs, méfiants sur la valeur, estiment en effet que GDF Suez est déjà un "conglomérat Utilities", sentiment qui serait donc renforcé.

(P-J.L)