GDF Suez n'a pas vocation à jouer les utilités au sein de la filière française. Et il le montre. Prenant acte de la décision prise en mai dernier par l'Elysée de consacrer EDF opérateur de l'EPR de Penly, le groupe d'énergie, opérateur nucléaire en Belgique, se retire du projet. Selon la presse, son P-DG, Gérard Mestrallet, a envoyé un courrier au Premier ministre, François Fillon, afin de lui faire part de sa décision.

Le groupe n'a pas accepté d'être relégué, avec 25% des parts contre 50% pour EDF, au rang de simple investisseur d'un projet qui lui tenait à coeur.

GDF Suez n'a sans doute pas accepté non plus les conclusions du rapport Roussely sur l'avenir de la filière nucléaire française mettant en avant l'électricien historique comme chef de file de l'atome et reléguant, en une seule phrase, GDF Suez au rang de simple opérateur belge.

Les investisseurs ont bien réagi à cette défection. Le titre GDF Suez (-0,08% à 25,655 euros) a surperformé le CAC 40.

Pour UBS, cette décision, qui démontre l'influence limitée du gouvernement sur GDF Suez, malgré sa participation de 35,7% au capital, est raisonnable. Le broker confirme le manque d'intérêt pour le groupe d'endosser le rôle d'investisseur dans d'un projet qui pourrait coûter plus cher que prévu, à l'instar de la centrale de Flamanville, opérée par EDF.

Pour autant GDF Suez n'a pas encore abandonné ses ambitions sur le sol français. Il maintient sa volonté d'opérer un Atmea, un réacteur nucléaire de plus petite puissance que l'EPR, qui lui fournirait une vitrine technologique à même de lui faciliter la conquête de marchés à l'étranger.

(P-J.L)